En réaction à l’arrivée des dirigeants tatars de Crimée Ilmi Oumerov et Akhtem Tchigoz à Kiev vendredi 27 octobre dans l’après-midi, après qu’ils ont été libérés mercredi 25 d’une prison russe située en Crimée occupée, Oxana Pokaltchouk, directrice d’Amnesty International Ukraine, a déclaré :
« La libération des prisonniers d’opinion Ilmi Oumerov et Akhtem Tchigoz la semaine du 23 octobre représente une avancée mais ces hommes sont maintenant confrontés à l’injustice d’avoir été expulsés de leur région. Ils doivent être autorisés à retourner en Crimée et à exprimer librement leurs opinions, sans avoir à craindre de poursuites.
« Il apparaît de plus en plus clairement que les dirigeants de la communauté tatare de Crimée qui osent dénoncer ouvertement l’occupation et l’annexion illégale de la péninsule par la Russie n’ont qu’une alternative : l’exil ou la prison.
Il apparaît de plus en plus clairement que les dirigeants de la communauté tatare de Crimée qui osent dénoncer ouvertement l’occupation et l’annexion illégale de la péninsule par la Russie n’ont qu’une alternative : l’exil ou la prison.
Oxana Pokaltchouk, directrice d’Amnesty International Ukraine
« En Crimée, il faut que les autorités de facto cessent de réprimer avec acharnement la dissidence, libèrent immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinion et mettent fin à la politique qui consiste à poursuivre et exiler leurs détracteurs. »
Complément d’information
Akhtem Tchigoz et Ilmi Oumerov, les deux responsables adjoints du Meijlis, l’organe représentatif de la communauté tatare de Crimée que les autorités russes ont interdit pour « extrémisme », ont été condamnés respectivement à huit et deux ans d’emprisonnement dans des affaires distinctes en septembre 2017, à l’issue de simulacres de procès.
Le 25 octobre, ils ont été libérés contre toute attente et embarqués sur un vol pour la Turquie. Le 27, ils sont enfin arrivés à Kiev, la capitale ukrainienne, et ont émis le souhait de retourner dans leur région, la Crimée, occupée par la Russie depuis février 2014.
La communauté tatare de Crimée et le Mejlis sont les principales cibles des persécutions politiques orchestrées par les autorités russes depuis le début de l’occupation.