Ouganda. Cessez de menacer les médias à la suite d’une rixe au Parlement

Il faut que les autorités ougandaises arrêtent de menacer de fermer des médias qui ne font que mener leurs activités normales, a déclaré Amnesty International mercredi 27 septembre, après que l’autorité de régulation des médias a indiqué qu’elle prendrait cette mesure en cas de diffusion en direct.

La veille, une rixe entre parlementaires avait été transmise en direct par des médias du pays.

« Il est inacceptable que l’autorité de régulation des médias ougandais menace de fermer certains organes qui n’ont fait que mener leurs activités normales et diffuser des actualités en direct. Les Ougandais ont le droit de savoir ce que font leurs représentants élus, c’est un droit que les autorités doivent faciliter et non entraver, a déclaré Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.

La liberté de la presse ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la politique.

Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.

 « Les menaces, le harcèlement et les manœuvres d’intimidation relèvent d’une tentative de bâillonner les médias et n’ont aucune place dans une société respectueuse des droits humains. Il faut que les médias puissent informer et éduquer le grand public sans entrave et en toute indépendance, y compris sur les débats en cours au sujet de la proposition de modification de la Constitution. »

Dans une déclaration largement reprise sur les réseaux sociaux, la Commission ougandaise des communications menace d’annuler ou de suspendre les autorisations des médias qui diffusent des programmes en direct, qu’elle accuse de promouvoir une culture de la violence.

« Il faut que les autorités ougandaises respectent leurs obligations et leurs engagements concernant la liberté d’expression, en facilitant le débat entre les Ougandais sur la question de la modification de la Constitution. La liberté de la presse ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la politique, a déclaré Michelle Kagari.

« Il faut en outre que [les autorités] cessent d’arrêter arbitrairement des responsables politiques et des militants de l’opposition, des journalistes et des défenseurs des droits humains. »

Les députés du parti au pouvoir veulent supprimer la limite d’âge fixée à 75 ans afin que le président Yoweri Museveni, qui dirige ce pays d’Afrique de l’Est depuis 31 ans, puisse se présenter de nouveau en 2021.