La déclaration du bureau de la dirigeante du pays, Aung San Suu Ky, selon laquelle le gouvernement défend toutes les personnes dans l’État d’Arakan « de la meilleure manière possible » est inadmissible, a déclaré Amnesty International le 6 septembre 2017.
« Il s’agit d’une catastrophe en termes de droits humains et sur le plan humanitaire. Dans ses premières déclarations concernant cette crise, au lieu de promettre des mesures concrètes pour protéger les personnes dans l’État d’Arakan, Aung San Suu Kyi a minimisé les informations terrifiantes provenant de cette région, a déclaré Tirana Hassan, directrice du programme de réaction aux crises à Amnesty International.
« Alors que des dizaines de milliers de Rohingyas affluent de l’autre côté de la frontière, et que des milliers d’autres sont déplacés dans cet État, il est tout à fait évident que l’armée du Myanmar a lancé une violente campagne de représailles contre la communauté rohingya majoritairement composée de musulmans. Le gouvernement doit permettre aux organisations humanitaires, qui ont été empêchées d’aider les personnes bloquées dans le nord de l’État, d’avoir accès immédiatement et librement à cette zone. »
Le gouvernement doit permettre aux organisations humanitaires, qui ont été empêchées d'aider les personnes bloquées dans le nord de l'État, d'avoir accès immédiatement et librement à cette zone.
Tirana Hassan, directrice du programme de réaction aux crises à Amnesty International
À la suite d’attaques perpétrées par un groupe armé rohingya le 25 août, et de la campagne de violences menée par l’armée contre la communauté rohingya dans l’État d’Arakan, quelque 146 000 Rohingyas – des femmes et des femmes pour la plupart – ont fui au Bangladesh, de l’autre côté de la frontière. Il s’agit d’une crise humanitaire majeure.
Tirana Hassan, directrice du programme de réaction aux crises à Amnesty International, est actuellement sur le terrain à Cox’s Bazar, au Bangladesh, non loin de la frontière. Elle est disponible pour des entretiens portant sur les points suivants :
* Violations et crimes de droit international commis par l’armée du Myanmar
* La crise humanitaire imminente dans l’État d’Arakan
* La situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh
* Les causes profondes de cette crise et la discrimination exercée de longue date contre les Rohingyas