L’arrestation de deux dirigeants de l’opposition à Caracas, tard dans la nuit du 31 juillet, montre que le gouvernement du président Maduro cherche absolument à faire taire tous ceux qui le critiquent alors que la crise humanitaire et politique a amené le pays au bord de la rupture, a déclaré Amnesty International.
« Le gouvernement du président Maduro adresse un message terrifiant à la population du Venezuela : aucune forme de dissidence n’est tolérée », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.
En pleine nuit, des agents du service de renseignement vénézuélien ont appréhendé Leopoldo López, dirigeant du parti d’opposition Voluntad Popular, et Antonio Ledezma, maire de Caracas, à leur domicile sans mandat d’arrêt. Les deux hommes avaient été transférés à leur domicile en résidence surveillée pour des raisons de santé.
« Les autorités du Venezuela ne doivent pas perdre davantage de temps : elles doivent radicalement changer de direction en ce qui concerne leur attitude quant à la liberté d’expression. Faute de cela, la situation va devenir effrayante. »
Leopoldo López, qui est un prisonnier d’opinion, purgeait une peine prononcée contre lui pour incitation à la violence lors des manifestations antigouvernementales de 2014, et Antonio Ledezma avait été arrêté en 2015 pour conspiration.
« Le gouvernement vénézuélien doit veiller à ce que les deux hommes aient pleinement accès à leurs avocats et à ce que toutes les garanties prévues par la loi soient respectées dans ces deux affaires. »