Angola. Le nouveau gouvernement devra reléguer au rang des mauvais souvenirs la violente répression des droits humains

Le prochain président de l’Angola devra faire sortir le pays de l’engrenage de répression qui a marqué les 37 ans de règne du président sortant José Eduardo dos Santos, a déclaré Amnesty International le 22 août 2017, alors que les Angolais s’apprêtent à élire un nouveau dirigeant.

Pendant des décennies, les Angolais ont vécu dans un climat de peur dans lequel les voix dissidentes faisaient l’objet d’actes d’intimidation, d’emprisonnement et de disparitions forcées

Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe

Le pays votera le 23 août pour élire un successeur à José Eduardo dos Santos, dont le règne a été caractérisé par des attaques à répétition contre le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

« La présidence de José Eduardo dos Santos se distingue par son bilan déplorable en matière de droits humains. Pendant des décennies, les Angolais ont vécu dans un climat de peur dans lequel les voix dissidentes faisaient l’objet d’actes d’intimidation, d’emprisonnement et de disparitions forcées », a déclaré Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« Quel que soit le résultat de l’élection à venir, le prochain gouvernement angolais devra mettre fin à l’utilisation abusive du système judiciaire et d’autres institutions étatiques pour réprimer violemment la dissidence. »

Toute critique du président est actuellement considérée comme une infraction contre la sécurité de l’État en Angola. De nombreuses personnes qui ont osé critiquer le président et le gouvernement, notamment des manifestants pacifiques, des défenseurs des droits humains et des journalistes, ont été emprisonnées pendant de longues périodes, ou ont été victimes de disparitions forcées.

Le nouveau gouvernement devra s’engager dès le début à respecter et protéger les droits humains de tous en Angola

Deprose Muchena

Des lois relatives à la diffamation ont également été utilisées régulièrement pour réduire au silence les détracteurs du gouvernement, en particulier des journalistes et des universitaires, et la Loi relative aux crimes contre la sécurité de l’État a été utilisée pour justifier la détention arbitraire des dissidents.

« Pendant des années, les Angolais ayant simplement osé remettre en cause le gouvernement répressif du président José Eduardo dos Santos ont été victimes de violations des droits humains », a déclaré Deprose Muchena.

« Le nouveau gouvernement devra s’engager dès le début à respecter et protéger les droits humains de tous en Angola. Cela commence par mettre un terme aux restrictions abusives des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, tout en instaurant un climat dans lequel les défenseurs des droits humains et la société civile peuvent travailler sans craindre des représailles. »

Complément d’information

José Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola pendant presque 38 ans sous la bannière du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA). Plus tôt cette année, il a annoncé son intention de se retirer de la vie politique après une élection présidentielle.

Cinq partis politiques et une coalition s’opposent dans le cadre de cette élection.