Thaïlande. L’interdiction visant des détracteurs témoigne d’une volonté forcenée de réduire au silence les dissidents

En réaction à l’annonce du gouvernement, qui a averti que quiconque suit, contacte ou partage les publications en ligne de trois détracteurs renommés – l’historien Somsak Jeamteerasakul, le journaliste et auteur Andrew MacGregor Marshall et l’ancien diplomate Pavin Chachavalpongpun – sera poursuivi au titre de la loi relative à la cybercriminalité, Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :

« Les autorités thaïlandaises franchissent un nouveau cap s’agissant de restreindre la liberté d’expression de la population. Après l’incarcération des citoyens pour ce qu’ils disent en ligne et hors ligne, après le harcèlement des détracteurs les poussant à l’exil, elles veulent désormais couper les liens entre les gens.

« Cette initiative, loin de témoigner de leur force, révèle faiblesse et peur de la critique. Dans leur volonté de museler toute dissidence, les autorités thaïlandaises recourent à des mesures extrêmes qui bafouent le droit international relatif aux droits humains.

« En mars, le Comité des droits de l’homme de l’ONU s’est dit préoccupé par les restrictions importantes et arbitraires imposées à la liberté d’expression, notamment par la loi sur la cybercriminalité. Au lieu de tirer les leçons des critiques, les autorités thaïlandaises s’appuient sur des méthodes répressives pour les faire taire. »