Honduras. Une occasion historique de dépénaliser l’avortement

À l’approche d’un débat au Congrès hondurien le mardi 25 avril sur la pénalisation de l’avortement, la directrice du Programme Amériques d’Amnesty International, Erika Guevara-Rosas, a déclaré :

« Parce qu’il pénalise l’avortement, le Code pénal hondurien est incompatible avec les normes relatives aux droits humains et doit être modifié sans délai ».

« Empêcher les femmes d’exercer leurs droits fondamentaux en les privant de la possibilité de prendre des décisions concernant leur propre corps ne fait que mettre leur santé et leur vie en danger ».

Empêcher les femmes d'exercer leurs droits fondamentaux en les privant de la possibilité de prendre des décisions concernant leur propre corps ne fait que mettre leur santé et leur vie en danger.

Erika Guevara-Rosas, directrice du Programme Amériques d'Amnesty International

Dans le cadre d’un débat plus large sur le Code pénal du pays, le Congrès hondurien va débattre sur des propositions d’amendements qui autoriseraient le recours à l’avortement lorsque la santé de la femme enceinte est menacée, lorsque la grossesse est le résultat d’un viol et lorsque le fœtus n’est pas viable en raison d’une malformation.

Dans un rapport publié l’année dernière (en anglais), Amnesty International a recensé de nombreuses violences, parfois assimilables à une forme de torture, subies par des femmes un peu partout dans les Amériques, en raison de la pénalisation de l’avortement dans certains pays de la région.

L’avortement est interdit en toutes circonstances dans sept pays des Amériques – le Chili, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, la République dominicaine, le Salvador et le Suriname – même lorsque la santé ou la vie d’une femme ou d’une jeune fille est menacée.

Cependant, les Congrès du Chili, de la République dominicaine et du Salvador débattent actuellement de modifications éventuelles de leur législation destinées à autoriser l’accès à l’avortement médicalisé dans certaines circonstances.

Des associations médicales et des agences des Nations unies telles que l’Organisation mondiale de la santé ont apporté leur soutien aux appels en faveur de la dépénalisation de l’avortement. Elles ont souligné que la pénalisation ne réduisait pas le nombre d’avortements, mais amenait des femmes et des jeunes filles à recourir à des avortements dangereux et clandestins, mettant ainsi leur vie et leur santé en danger.