La Thaïlande renonce à poursuivre pour diffamation des militants des droits humains

L’armée thaïlandaise a annoncé qu’elle abandonnait les charges retenues contre une responsable d’Amnesty International et deux autres militants des droits humains, qui auraient été poursuivis pour avoir dénoncé des actes de torture. C’est un pas dans la bonne direction, a déclaré Amnesty International le 7 mars 2017.

Le Commandement des opérations de sécurité intérieure, organisme militaire thaïlandais, a déclaré qu’il allait retirer sa plainte pour diffamation pénale et violations de la Loi sur les crimes informatiques déposée contre Pornpen Khonkachonkiet, Somchai Homla-or et Anchana Heemmina, qui ont publié un rapport sur la torture dans les provinces du sud de la Thaïlande.

« Nous saluons la décision des autorités militaires d’abandonner l’affaire visant ces militants courageux. Nous espérons que les autorités continueront sur cette bonne voie en abandonnant immédiatement et sans condition les plaintes et les poursuites visant d’autres défenseurs pacifiques des droits humains, a déclaré Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.

« Cette affaire illustre la manière dont les dispositions relatives à la diffamation et les lois répressives sont utilisées pour cibler des militants exerçant pacifiquement leurs droits en Thaïlande. Afin de prévenir de telles injustices, les autorités doivent réformer ou abroger les lois répressives et les aligner sur les obligations incombant à la Thaïlande au titre du droit international. »

Complément d’information

En février 2016, la Cross-Cultural Foundation et le Duay Jai Group (Groupe de soutien chaleureux) ont publié un rapport recensant 54 cas de torture et d’autres mauvais traitements imputables à la police et l’armée royale thaïlandaise dans les provinces du sud de la Thaïlande.

Le 17 mai 2016, le Commandement des opérations de sécurité intérieure pour la quatrième région, responsable des opérations de sécurité dans la zone, a déposé plainte contre les trois défenseurs des droits humains, qui ont rédigé le rapport.

Depuis quelques années, les autorités thaïlandaises s’en prennent à de nombreux militants, défenseurs des droits humains, journalistes et autres membres de la société civile, dans le cadre d’une répression systématique contre les détracteurs du gouvernement.