Les pressions qu’exerce la Commission européenne sur la Grèce afin d’améliorer les conditions pour que les transferts vers la Grèce dans le cadre du système dit de Dublin puissent reprendre sont hypocrites. En effet, l’une des principales raisons pour lesquelles les conditions des réfugiés en Grèce sont si difficiles, particulièrement sur les îles, est l’accord signé entre l’UE et la Turquie, a déclaré Amnesty International.
Cette réaction fait suite à la déclaration le 8 décembre de la Commission européenne, qui a annoncé que les États membres de l’UE pourront renvoyer des migrants vers la Grèce à partir de la mi-mars.
Il ne faut pas accroître la pression exercée sur la Grèce, mais au contraire l’alléger sans délai.
Iverna McGowan, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes.
« Il semble que pour la Commission européenne, s’agissant des réfugiés, tous les chemins mènent en Grèce. Quelle hypocrisie de la part de la Commission d’insinuer que la Grèce est seule à blâmer pour ces conditions très dures, alors que l’entassement et le climat d’insécurité qui règne sur les îles grecques sont dus en grande partie à l’accord UE-Turquie et aggravés par le manque de solidarité des autres pays de l’UE en matière de relocalisation, a déclaré Iverna McGowan, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes.
« Les demandeurs d’asile qui se trouvent sur les îles grecques sont en butte à la surpopulation, à des températures glaciales, à l’absence d’eau chaude, à la violence et aux attaques motivées par la haine. Nous réclamons depuis longtemps de meilleures conditions d’accueil ; il est inhumain de contraindre les réfugiés à rester sur les îles uniquement pour qu’ils puissent être renvoyés en Turquie, conformément à l’interprétation que fait ce pays de l’accord. Il ne faut pas accroître la pression exercée sur la Grèce, mais au contraire l’alléger sans délai. »
Amnesty International fait les recommandations suivantes pour atténuer les pressions sur la Grèce :
- Les demandeurs d’asile doivent de toute urgence être transférés depuis les îles en Grèce continentale.
- Ils doivent pouvoir rejoindre leurs familles dans d’autres pays.
- Il faut accélérer la relocalisation vers les autres États européens qui se sont engagés à accueillir des réfugiés arrivés en Grèce.