L’anniversaire de la mort par noyade d’Alan Kurdi souligne une situation honteuse persistante

Alors qu’une année s’est écoulée depuis que les photos montrant le corps du petit Alan Kurdi, mort par noyade, ont déclenché une vague d’indignation à travers le monde, les dirigeants mondiaux n’ont toujours pas pris de mesures adéquates pour faire face à la crise des réfugiés, a déclaré Amnesty International mercredi 31 août.

En commémorant l’anniversaire de la mort d’Alan, le 2 septembre, l’organisation veut attirer l’attention sur le sort des milliers d’autres enfants réfugiés abandonnés à leur sort parce que les dirigeants mondiaux ne prennent pas les mesures adéquates pour résoudre la crise des réfugiés. En juillet, les négociations en amont du sommet de l’ONU sur les réfugiés et les migrants du 19 septembre ont abouti au gel du « nouveau pacte mondial sur le partage des responsabilités concernant les réfugiés » proposé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, jusqu’en 2018.

Comme si les images montrant le corps sans vie d'Alan, qui ont déshonoré le monde, n'étaient pas suffisantes, un an après, les dirigeants mondiaux refusent toujours d'agir.

Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International

« Comme si les images montrant le corps sans vie d’Alan, qui ont déshonoré le monde, n’étaient pas suffisantes, un an après, les dirigeants mondiaux refusent toujours d’agir. Les États ont déjà laissé passer une occasion de trouver une solution à la crise lors du sommet du 19 septembre, qui va apparemment aboutir à un résultat bien en deçà de ce qui est nécessaire. Ce qui se profile, c’est un nouveau conclave de dirigeants mondiaux multipliant les déclarations creuses alors qu’un nombre croissant d’enfants souffrent, a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

Tant que les pays riches n'assumeront pas une plus grande responsabilité par rapport à la crise, et n'accueilleront pas une part plus équitable des personnes qui fuient la guerre et les persécutions, ils condamneront des milliers d'autres enfants à risquer leur vie lors d'un voyage dangereux ou à être pris au piège dans des camps de réfugiés sans aucun espoir d'avenir.

Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International

« La vague de sympathie attristée qu’a suscité la mort du petit Alan Kurdi l’an dernier doit s’étendre aux innombrables autres enfants réfugiés qui ont absolument besoin d’une aide. Les gouvernements gèrent la crise des réfugiés en protégeant mesquinement leurs propres intérêts, comme si les personnes qu’ils représentent étaient incapables d’empathie pour les êtres humains n’appartenant pas à leur propre communauté. Il est grand temps que nous nous sentions tous personnellement concernés par la crise des réfugiés et que nous montrions à nos dirigeants que voulons accueillir les réfugiés. »

Âgé de trois ans, Ismail vit dans une tente à côté de l’ancien aéroport d’Elliniko, à Athènes, avec ses parents et deux grands frères. La famille a fui la guerre en Afghanistan. Ismail et les autres enfants passent la plupart de leur temps devant ce bâtiment abandonné et dangereux.
Âgé de trois ans, Ismail vit dans une tente à côté de l’ancien aéroport d’Elliniko, à Athènes, avec ses parents et deux grands frères. La famille a fui la guerre en Afghanistan. Ismail et les autres enfants passent la plupart de leur temps devant ce bâtiment abandonné et dangereux.
Hadi a trois ans et demi. Sa mère, Salwa Al Aji, est une enseignante de 38 ans qui vivait à Damas. Ils vivent dans le camp de Softex, situé près de la ville de Salonique, en Grèce. Salwa Al Aji a voyagé avec trois de ses enfants et son mari, qui ne peut pas marcher à cause d’une hernie discale. Elle a essayé de mettre en place une école dans le camp, mais il n’y a pas de livres et elle a peur des affrontements qui ont lieu tous les jours. Elle nous a dit : « Je ne voulais pas partir de Syrie, mais notre maison a été détruite ... J’ai fui la guerre pour trouver la guerre ici ».
Hadi a trois ans et demi. Sa mère, Salwa Al Aji, est une enseignante de 38 ans qui vivait à Damas. Ils vivent dans le camp de Softex, situé près de la ville de Salonique, en Grèce. Salwa Al Aji a voyagé avec trois de ses enfants et son mari, qui ne peut pas marcher à cause d’une hernie discale. Elle a essayé de mettre en place une école dans le camp, mais il n’y a pas de livres et elle a peur des affrontements qui ont lieu tous les jours. Elle nous a dit : « Je ne voulais pas partir de Syrie, mais notre maison a été détruite … J’ai fui la guerre pour trouver la guerre ici ».
Mary, 13 ans, originaire d’Awassa (Éthiopie), à l’école Mogadiscio du camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord du Kenya, le 19 août 2016. « Il y avait la guerre dans mon pays, mais j’étais petite quand je suis arrivée ici — j’avais sept ans. Le voyage a été vraiment difficile quand nous sommes venus au Kenya. C’était vraiment dur. Je suis venue ici avec ma mère, mon père, deux frères et une sœur. La vie est difficile dans le camp, on ne va pas assez à l’école. Nous avons besoin de plus d’éducation pour mieux nous débrouiller. Nous voulons apprendre le plus de choses possible. Même le temps est mauvais. Parfois, il fait tellement chaud qu’on ne peut même pas respirer, d’autres fois, il pleut beaucoup. Ici, au cours de dessin, ils nous enseignent bien. Avant de venir à ce cours, je ne savais même pas dessiner, maintenant j’y arrive. Nous avons aussi appris des jeux américains, et c’est bien. Ce que je préfère dans ce cours, c’est dessiner une personne et peindre à l’aquarelle. J’aimerais travailler dans les sciences. Je veux visiter d’autres pays et rencontrer des gens qui ont comme moi des difficultés, pour pouvoir les aider. Je veux voyager dans plusieurs pays en touriste et voir des animaux sauvages. »
Mary, 13 ans, originaire d’Awassa (Éthiopie), à l’école Mogadiscio du camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord du Kenya, le 19 août 2016. « Il y avait la guerre dans mon pays, mais j’étais petite quand je suis arrivée ici — j’avais sept ans. Le voyage a été vraiment difficile quand nous sommes venus au Kenya. C’était vraiment dur. Je suis venue ici avec ma mère, mon père, deux frères et une sœur. La vie est difficile dans le camp, on ne va pas assez à l’école. Nous avons besoin de plus d’éducation pour mieux nous débrouiller. Nous voulons apprendre le plus de choses possible. Même le temps est mauvais. Parfois, il fait tellement chaud qu’on ne peut même pas respirer, d’autres fois, il pleut beaucoup. Ici, au cours de dessin, ils nous enseignent bien. Avant de venir à ce cours, je ne savais même pas dessiner, maintenant j’y arrive. Nous avons aussi appris des jeux américains, et c’est bien. Ce que je préfère dans ce cours, c’est dessiner une personne et peindre à l’aquarelle. J’aimerais travailler dans les sciences. Je veux visiter d’autres pays et rencontrer des gens qui ont comme moi des difficultés, pour pouvoir les aider. Je veux voyager dans plusieurs pays en touriste et voir des animaux sauvages. »