L’homicide de l’éminent journaliste Pavel Cheremet, tué le 20 juillet au matin dans l’explosion de la voiture qu’il conduisait, dans le centre de Kiev, est un acte condamnable qui a provoqué une onde de choc pour la liberté d’expression en Ukraine, ont déclaré Amnesty International et Human Rights Watch.
Pavel Cheremet, qui écrivait notamment des articles pour Ukrayinska Pravda, le premier site d’information en ligne du pays, se rendait sur son lieu de travail quand la voiture qu’il conduisait a explosé, à 7 h 45.
« Cette attaque contre un journaliste est un crime odieux et la pire atteinte qui soit à la liberté d’expression. L’homicide dont Pavel Cheremet a été victime doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, impartiale et indépendante et les responsables présumés devront être jugés lors d’un procès équitable, a déclaré Denis Krivocheïev, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Europe et l’Asie centrale. Nous demandons une meilleure protection pour les journalistes en Ukraine, où il existe de nombreux précédents de violences commises contre des professionnels des médias. »
L’homicide dont Pavel Cheremet a été victime doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, impartiale et indépendante et les responsables présumés devront être jugés lors d’un procès équitable.
Denis Krivocheïev, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Europe et l’Asie centrale
L’acte n’a pas été revendiqué mais Khatia Dekanoidze, qui est à la tête de la police nationale ukrainienne, a affirmé qu’elle superviserait personnellement l’enquête.
Exilé depuis plusieurs années en Ukraine en raison de la répression menée contre les médias au Bélarus, dont il était originaire, Pavel Cheremet, 44 ans, était journaliste et présentateur à la télévision. En 1997, le gouvernement bélarussien l’avait emprisonné sous prétexte qu’il aurait illégalement franchi la frontière entre le Bélarus et la Lituanie.
Il avait également travaillé en Russie, en tant que journaliste et présentateur télévisé, et s’était installé à Kiev il y a cinq ans, en raison de la détérioration de la situation en matière de liberté de la presse en Russie. Il était particulièrement critique envers les autorités bélarussiennes, russes et ukrainiennes. Le Comité pour la protection des journalistes lui avait décerné, en 1998, le Prix de la liberté de la presse pour ses reportages.