Éthiopie. Il faut libérer un opposant politique détenu en raison de commentaires publiés sur Facebook

Les autorités éthiopiennes doivent libérer immédiatement et sans condition un éminent opposant politique qui risque dêtre condamné à mort pour des accusations de terrorisme forgées de toutes pièces en raison  de commentaires postés sur Facebook, a déclaré Amnesty International.

Yonatan Tesfaye, porte-parole du parti de lopposition Semayawi (Bleu), a été arrêté de manière arbitraire en décembre 2015 et maintenu en détention provisoire de longue durée pour des commentaires quil a postés sur Facebook. Le gouvernement a déclaré que ses commentaires contre le projet détendre lautorité administrative de la capitale à la région dOromia sinscrivaient dans le droit fil des objectifs du Front de libération oromo (FLO), quil considère comme une organisation terroriste.

Il n’est pas démontré que Yonatan Tesfaye entretient des liens avec le FLO. Son arrestation illustre jusqu’où le gouvernement est prêt à aller dans l’application de sa loi antiterroriste défaillante. Cette loi sert une nouvelle fois de prétexte pour museler la dissidence.

Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs

« Les autorités éthiopiennes ont de plus en plus tendance à qualifier  de terrorisme toute forme dopposition. Yonatan Tesfaye a dénoncé un possible accaparement de terres dans la région dOromia, ce qui nest pas un crime, et encore moins du terrorisme, a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale dAmnesty International pour lAfrique de lEst, la Corne de lAfrique et les Grands lacs.

« Yonatan Tesfaye et toutes les personnes détenues dans des circonstances similaires doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

Yonatan Tesfaye a été arrêté de manière arbitraire en décembre 2015 et détenu sans inculpation pendant de longs mois. Ce nest pas avant le 4 mai 2016 quil a été inculpé d« incitation, planification, préparation, conspiration et tentative » dacte de terrorisme. Le procureur a énoncé dans lacte dinculpation que les commentaires de Yonatan Tesfaye sinscrivaient dans la lignée des objectifs du FLO.

« Il nest pas démontré que Yonatan Tesfaye entretient des liens avec le FLO. Son arrestation illustre jusquoù le gouvernement est prêt à aller dans lapplication de sa loi antiterroriste défaillante. Cette loi sert une nouvelle fois de prétexte pour museler la dissidence, a déclaré Muthoni Wanyeki.

« Les autorités éthiopiennes doivent mener sans délai une enquête impartiale, approfondie et transparente sur les allégations selon lesquelles Yonatan Tesfaye a subi des actes de torture et des mauvais traitements en détention à la prison de Maekelawi, tristement célèbre pour les tortures qui y sont fréquemment infligées. »