Soudan. Le gouvernement doit enquêter sur l’homicide d’un étudiant de 18 ans attribué à des agents des services de renseignement

L’homicide d’un étudiant soudanais de 18 ans par des agents des services de renseignement mardi 19 avril doit donner lieu de toute urgence à une enquête impartiale, a déclaré Amnesty International mercredi 20 avril, tandis que la répression contre les étudiants dans le pays s’intensifie.

Abubakar Hassan Mohamed Taha, étudiant en première année d’école d’ingénieurs à l’université du Kordofan à Al Obeid, la capitale du Kordofan du Nord, a succombé à une blessure par balle à la tête. Vingt-sept autres étudiants ont été blessés, dont cinq grièvement.

La violence à laquelle des représentants de l’État ont recouru contre ces étudiants doit faire l’objet d’une enquête approfondie et impartiale, et les responsables présumés doivent être traduits en justice.

Muthoni Wanyeki, directrice régionale pour l’Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et les Grands Lacs à Amnesty International

« Cette violente attaque est la dernière en date d’une série de violations des droits humains contre des étudiants à travers le Soudan, et met en évidence la détermination du gouvernement à détruire les derniers vestiges de la dissidence », a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs à Amnesty International. 

« La violence à laquelle des représentants de l’État ont recouru contre ces étudiants doit faire l’objet d’une enquête approfondie et impartiale, et les responsables présumés doivent être traduits en justice. »

Les étudiants défilaient de manière non violente en direction du bureau du syndicat étudiant afin de soumettre leur liste de candidats d’opposition pour les élections étudiantes devant se tenir ce jour-là. 

Peu après le début du défilé, des agents du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) les ont interceptés, dans le but de les empêcher de prendre part aux élections.

Un étudiant a dit à Amnesty International qu’il a vu 15 pick-ups arriver à l’université avec à leur bord de nombreux agents du NISS armés de fusils AK47 et de pistolets, qui ont alors ouvert le feu sur la foule.

Le mois dernier, des membres des forces de sécurité ont frappé des étudiants de la même université et tiré des grenades de gaz lacrymogène sur eux, lors d’une manifestation pacifique contre le manque de services. Ils en ont arrêté sept autres.