Sommet UE-Balkans. Il faut éviter la catastrophe pour les réfugiés à l’approche de l’hiver

Les dirigeants des États qui se trouvent sur litinéraire principal des réfugiés traversant les Balkans et lEurope centrale ne peuvent pas clore une nouvelle réunion à Bruxelles dimanche 25 octobre sans un plan daction réalisable qui protège les besoins et les droits des migrants, a déclaré Amnesty International le 24 octobre.

Les températures nocturnes dans les Balkans ne comptent plus quun seul chiffre et une crise humanitaire se profile : plusieurs milliers de réfugiés campent chaque nuit dans le froid alors quils traversent la Serbie, la Croatie, la Slovénie et lAutriche, dans lespoir – pour la plupart – datteindre lAllemagne.

« Avec larrivée de lhiver, la vue de milliers de réfugiés dormant dehors alors quils tentent de rallier le nord de lEurope témoigne de lincapacité de lUnion européenne à élaborer une réflexion à long terme et une réponse coordonnée à la crise des réfugiés, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale dAmnesty International.

Avec l’arrivée de l’hiver, la vue de milliers de réfugiés dormant dehors alors qu’ils tentent de rallier le nord de l’Europe témoigne de l’incapacité de l’Union européenne à élaborer une réflexion à long terme et une réponse coordonnée à la crise des réfugiés.

John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International

« Lorsque les chercheurs d’Amnesty International se sont rendus à Brežice, une ville près de la frontière entre la Slovénie et la Croatie, jeudi soir, environ 2 000 réfugiés dormaient dehors ; la température avait chuté à 5° Celsius. »

Des centaines dhommes, de femmes et même denfants dormaient à même le sol, sans abri au-dessus de la tête et avec peu de choses pour se réchauffer. La Croix-Rouge slovène, des agences humanitaires et des bénévoles leur donnaient de la nourriture et de leau, mais navaient quune cinquantaine de couvertures à distribuer.

Les réfugiés demandaient sans cesse dautres couvertures, de la nourriture et de leau. Un médecin qui avait examiné certains dentre eux a déclaré à Amnesty International que beaucoup étaient épuisés et souffraient de déshydratation.

« Ces derniers mois, les dirigeants européens se sont efforcés de sécuriser les frontières externes de lUE, daccélérer les retours et denrôler les pays voisins comme gardiens, tout en ignorant la crise grandissante et prévisible à lintérieur de leurs frontières, a déclaré John Dalhuisen.

« Quils ferment leurs frontières, à limage de la Hongrie, ou quils laissent passer les réfugiés et les migrants jusquen Allemagne, à limage de la Croatie, de la Slovénie et de lAutriche, les pays européens se trouvant sur la route migratoire des Balkans esquivent leur responsabilité, à savoir fournir des conditions daccueil décentes et laccès à une procédure dasile.

« LUE dispose des mécanismes et, collectivement, des fonds pour proposer des conditions daccueil correctes à tous les réfugiés et migrants qui arrivent, et il faut sen servir pour mettre un terme à la marche forcée endurée par des centaines de milliers de personnes. »

Le 23 octobre, la Slovénie a sollicité laide du Mécanisme européen de protection civile, mis en place pour coordonner laide apportée par les États en cas de catastrophe humanitaire. Il a aidé des centaines de milliers de Serbes qui avaient perdu leur logement en raison des graves inondations en mai 2014. Ces États européens qui voient des foules de réfugiés et de migrants franchir leurs frontières doivent suivre lexemple de la Slovénie.

Amnesty International réclame de toute urgence des centres daccueil chauffés, équipés de lits et dinstallations sanitaires, avec de la nourriture et de leau potable. Les demandeurs dasile doivent recevoir en temps voulu des informations précises sur les procédures, notamment sur laccès à la protection internationale. Le plan de relocalisation adopté par lUE doit être mis en œuvre sans plus attendre.