Les forces israéliennes tuent deux manifestants en Cisjordanie

Les forces israéliennes ont continué à se montrer irresponsables dans leur recours à la force contre les manifestants palestiniens lorsqu’elles ont tué un jeune homme et un adolescent, et blessé d’autres personnes dans le cadre d’une opération de répression des manifestations de commémoration de la Nakba en Cisjordanie jeudi 15 mai, a déclaré Amnesty International. Ces homicides ont eu lieu lors d’une action se déroulant devant le camp militaire d’Ofer. Parallèlement à la commémoration de la Nakba (l’exode des Palestiniens en 1948), les manifestants exprimaient leur solidarité avec quelque 125 détenus palestiniens, qui sont incarcérés en Israël sans avoir été inculpés et observent une grève de la faim depuis 22 jours afin de protester contre leurs conditions de détention. La police des frontières et l’armée israéliennes ont employé une force excessive et meurtrière en réaction aux jets de pierre des manifestants, qui n’auraient pas pu menacer la vie des soldats et des policiers se trouvant à l’intérieur ou à proximité de ce camp militaire fortifié. « Le fait que deux Palestiniens aient été tués durant ces manifestations est alarmant. Les forces israéliennes ont utilisé à maintes reprises une violence extrême pour réagir aux manifestations palestiniennes contre l’occupation israélienne, les politiques discriminatoires, la confiscation de terres et la construction de colonies illégales. Le recours par les forces israéliennes à une force injustifiée et excessive contre les manifestants dans les territoires palestiniens occupés, et en Israël, est inacceptable et doit cesser immédiatement », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International. « Les autorités israéliennes doivent veiller à ce que leurs forces agissent d’une manière qui soit respectueuse des droits humains. Amnesty International demande qu’une enquête indépendante et transparente soit ouverte dans les meilleurs délais sur ces homicides et sur les blessures infligées à d’autres manifestants. » Amnesty International a fait état de ce recours répété à une force excessive et de l’homicide illégal de dizaines de civils palestiniens, dont des enfants, en Cisjordanie occupée ces trois dernières années, dans le rapport intitulé La gâchette facile. L’usage d’une force excessive par Israël dans les territoires palestiniens occupés, rendu public en février 2014. En vertu du droit international, les autorités israéliennes sont tenues de respecter le droit à la vie en adhérant strictement aux normes internationales relatives au recours à la force par les responsables de l’application des lois, et de garantir le droit des Palestiniens à se réunir pacifiquement. Elles doivent par ailleurs concrétiser le droit des victimes de violations des droits humains, et de leur famille, d’obtenir des réparations complètes.