Malaisie. Condamnation d’Anwar Ibrahim, « un triste jour pour la justice »

La condamnation d’Anwar Ibrahim, un responsable de l’opposition, pour « sodomie » doit être annulée, a déclaré Amnesty International. Un tribunal de Malaisie a annulé, vendredi 7 mars, l’acquittement dont Anwar Ibrahim avait bénéficié après avoir été accusé, pour des raisons politiques, de « sodomie ». Ce tribunal s’est prononcé en faveur du gouvernement, qui avait fait appel de la décision de non-lieu rendue en 2012 par la Haute Cour au bénéfice d’Anwar Ibrahim pour manque de preuve. « C’est un triste jour pour la justice en Malaisie. Anwar Ibrahim fait l’objet depuis des années d’un harcèlement constant de la part des autorités, qui tentent de manière flagrante de réduire au silence l’une des principales voix de l’opposition, et d’empêcher cet homme de participer à des élections », a déclaré Hazel Galang-Folli, spécialiste de la Malaisie au sein d’Amnesty International. « Ces faits s’inscrivent malheureusement dans un contexte plus large de restrictions sévères contre la liberté d’expression en Malaisie. Des personnalités politiques appartenant à l’opposition, des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile, entre autres, ont été pris pour cible au cours de l’année passée. » « Le fait que les autorités malaisiennes considèrent encore la “sodomie” comme un crime est en soi profondément dérangeant. « Le gouvernement doit abroger la loi sur la “sodomie”, un texte répressif qui permet ce type de persécution, motivée par des considérations politiques. » Les lois érigeant en infraction les actes sexuels entre adultes consentants sont contraires au droit international en matière de droits humains. S’il est placé en détention, Amnesty International considéra Anwar Ibrahim comme un prisonnier d’opinion.

Informations complémentaires :

“Malaysia: Anwar case shows why sodomy law must be scrapped”, communiqué de presse, 9 janvier 2012