Les tueries perpétrées dans le nord du Nigeria constituent des crimes contre l’humanité

Les attaques menées par des groupes armés islamistes ces dernières semaines dans le nord du Nigeria, qui ont causé la mort de plus de 200 personnes, se font de plus en plus sanglantes et constituent des crimes contre l’humanité, a déclaré Amnesty International.   Samedi 15 février, plus de 100 personnes auraient été tuées et des centaines de maisons incendiées lorsque des hommes armés ont mené l’assaut contre les villages de Baga et Izge, dans l’État de Borno. Il s’agit de la plus récente des attaques répertoriées par l’organisation sur place et dans l’État voisin d’Adamawa au cours des trois dernières semaines. « Ces homicides et le fait que ces groupes armés prennent systématiquement pour cible des personnes ordinaires constituent des crimes contre l’humanité. Les auteurs présumés de ces exactions, y compris les chefs des groupes armés responsables, doivent être traduits en justice dans le cadre de procédures équitables », a déclaré Makmid Kamara, spécialiste du Nigeria à Amnesty International.   Mardi 11 février, des hommes armés non identifiés ont tué plus de 50 personnes et brûlé des dizaines de maisons dans le village de Konduga, également dans l’État de Borno. Deux témoins ont déclaré à Amnesty International qu’entre 30 et 40 jeunes filles ont été enlevées et emmenées par ces hommes lors de l’attaque menée contre un établissement secondaire public dans le village. Les agresseurs auraient en outre kidnappé l’infirmière en chef de l’hôpital général de Konduga. On ignore ce qui est advenu des personnes enlevées.   Des attaques similaires ont eu lieu dans des villages des États d’Adamawa et de Yobe, faisant des dizaines de morts, de blessés et de déplacés. Personne ne les a revendiquées. « La prolongation de l’état d’urgence n’a pas aidé à lutter contre la violence dans le nord du Nigeria. Des dizaines de personnes sont mortes, des centaines de familles ont été séparées et de nombreuses autres ont été forcées à fuir leur domicile », a déclaré Makmid Kamara.   « Nous sommes particulièrement préoccupés par cette situation d’insécurité, notamment concernant les enfants, les personnes âgées et les femmes. Le gouvernement nigérian doit prendre de véritables mesures afin de renforcer la sécurité et de prévenir de nouvelles violations des droits humains.