Argentine. Amnesty International salue la condamnation de Luciano Benjamín Menéndez et d’Antonio Bussi

Amnesty International a déclaré ce vendredi 29 août 2008 que les peines prononcées à l’encontre de l’ancien général Luciano Benjamín Menéndez et de son subordonné Antonio Bussi étaient une nouvelle preuve que des crimes tels que la torture et les disparitions n’avaient pas leur place dans le monde d’aujourd’hui.

« Les peines prononcées contre Antonio Bussi et Luciano Benjamín Menéndez sont la preuve que l’Argentine commence à se détacher de son passé », a déclaré Susan Lee, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

Antonio Bussi et Luciano Benjamín Menéndez ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour l’enlèvement, la torture et la disparition de l’ancien sénateur Guillermo Vargas Aignasse en avril 1976.

Amnesty International a également appelé les autorités argentines à prendre des mesures plus efficaces pour protéger les témoins et allouer les moyens nécessaires à l’enquête sur la disparition de Jorge Julio López – porté disparu depuis le 17 septembre 2006, après sa déposition en tant que témoin au procès de Miguel Etchecolatz, ancien directeur des enquêtes de la police provinciale de Buenos Aires.

Complément d’information

Sous le gouvernement militaire en Argentine (de 1976 à 1983), des milliers de personnes ont « disparu », ont été exécutées sommairement ou torturées. Plus de 9 000 personnes sont officiellement enregistrées comme ayant disparu au cours de la répression systématique menée par les militaires contre les opposants de gauche ; selon les groupes de défense des droits humains toutefois, le nombre des victimes s’élèverait à 30 000. La Loi du « point final » (Ley de Punto Final) de 1986 et la Loi sur le devoir d’obéissance (Ley de Obediencia Debida) de 1987, qui protégeaient les forces de sécurité de toutes poursuites, ont été déclarées nulles et non avenues en juin 2005.

Luciano Benjamín Menéndez, quatre-vingt un ans, était commandant du troisième corps d’armée régional de Córdoba et contrôlait l’un des centres de torture les plus connus du régime. Antonio Bussi, quatre-vingt deux ans, menait les opérations militaires à Tucumán avant de gouverner la province après le coup d’état militaire de 1976. Córdoba et Tucumán ont été deux des régions les plus touchées par les violations des droits humains sous le régime militaire. Luciano Benjamín Menéndez, six autres anciens militaires et un civil ont également été condamnés en juillet 2008 pour l’enlèvement, la torture et l’exécution extrajudiciaire de quatre personnes en 1977.

A l’occasion de la vingt-cinquième Journée internationale des disparus, samedi 30 août, Amnesty International a élaboré une série de dossiers médias, comprenant des articles, des faits et chiffres et des cas de disparitions allant des années 70 en Amérique latine à la période actuelle dans des pays comme le Pakistan et Sri Lanka. Pour plus d’informations, consulter le site https://www.amnesty.org.

Pour obtenir une interview avec l’un des experts d’Amnesty International, veuillez appeler le : +44 7778 472 116.