Sri Lanka. Le conflit s’intensifie et le droit à la vie des civils est de plus en plus bafoué

Alors qu’un nouvel attentat à l’explosif a tué 12 civils et en a blessé 17 autres ce lundi 4 février au Sri Lanka, Amnesty International a condamné le fait que les Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE) prennent des civils pour cibles.  

L’attentat de ce lundi dans un bus à Welioya, à près de 200 kilomètres au nord de Colombo, est le dernier d’une longue série d’attaques ayant pris pour cibles et tué des civils. Dimanche 3 février, au moins 11 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide dans la gare principale de Colombo, tandis que vendredi 1er février un attentat à l’explosif tuait 20 personnes, pour la plupart des pèlerins bouddhistes qui se rendaient à Anuradhapura.

Le 29 janvier, l’explosion d’une mine Claymore au passage d’un autobus dans le district de Mannar avait tué 11 écoliers. Le bus se trouvait non loin de l’église de Madhu, dans une zone « sans guerre » que l’évêque de Mannar avait demandé de respecter en tant que telle. Les deux parties au conflit se sont renvoyé la responsabilité de cette attaque. En l’absence d’observateurs indépendants, il est impossible de vérifier ou de contrer ces affirmations.

Au moment où les forces gouvernementales s’apprêtent à lancer une grande offensive contre les LTTE dans le nord du pays, Amnesty International redoute que les attaques aveugles de l’armée sri-lankaise ne redoublent d’intensité et que les pertes civiles augmentent encore considérablement.

« Ni le gouvernement sri-lankais ni les LTTE ne respectent leurs obligations aux termes du droit international humanitaire, et tous tuent des civils de manière de plus en plus systématique, s’est alarmé Tim Parritt, directeur adjoint du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Lorsque personne n’est déféré à la justice pour ce type d’agissements, l’impunité devient la règle. L’avenir restera sombre tant qu’il ne sera pas mis fin à ces pratiques. »