Dans le cadre de sa campagne Halte à la violence contre les femmes et Justice pour les survivantes du système d’esclavage sexuel mis en place par le Japon (les femmes de réconfort), Amnesty International organise une tournée européenne du 1er au 14 novembre avec des arrêts dans quatre capitales – La Haye, Bruxelles, Berlin et Londres – pour trois anciennes femmes de réconfort. Amnesty International demande instamment au Parlement européen et au Conseil de l’Europe d’aborder le problème des «femmes de réconfort» avec le gouvernement japonais lors du sommet Union européenne (UE) – Asie orientale prévu le 21 novembre 2007. La plupart des survivantes étant aujourd’hui âgées de plus quatre-vingts ans, cette tournée sera peut-être la dernière occasion de les rencontrer en Europe. Liste des intervenantes : Gil Won Ok, soixante-dix neuf ans, originaire de Corée du Sud, placée dans un «centre de réconfort» dans le nord-est de la Chine à l’âge de treize ans. Après avoir contracté la syphilis et développé plusieurs tumeurs, elle fut opérée par un médecin militaire japonais qui procéda à l’ablation de son utérus. Comme de nombreuses femmes, Gil Won Ok n’a pas pu avoir d’enfant et ne s’est jamais mariée. Ellen van der Ploeg, quatre-vingt quatre ans, originaire des Pays-Bas. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle vivait avec sa famille dans les anciennes Indes néerlandaises (aujourd’hui l’Indonésie). Entre 1943 et 1946, date à laquelle elle a été libérée, Ellen a vécu dans cinq camps d’internement différents. Alors qu’elle travaillait dans un de ces camps, elle a été remise à un «centre de réconfort» par les forces impériales japonaises. Les soldats diminuaient sa ration de nourriture si elle ne travaillait pas assez. Ils ne respectaient pas les ordres d’utiliser des préservatifs et Ellen a contracté une maladie vénérienne. Menen Castillo, soixante-dix-huit ans, originaire des Philippines. Elle avait treize ans lorsque des soldats japonais l’ont enlevée à son domicile et emmenée dans son école transformée en garnison militaire japonaise et «station de réconfort». Violée à de très nombreuses reprises pendant quatre jours, Menen était extrêmement traumatisée et malade en rentrant chez elle après que sa mère eut négocié sa libération. Les rencontres auront lieu dans les villes suivantes : La Haye 2 novembre 10h30-11h15 Conférence de presse au Center Nieuwspoort à La Haye – Merci de contacter Amnesty International Pays-Bas11h30-12h30 Manifestation devant le parlement néerlandais et remise d’une lettre ouverte aux députés néerlandais en faveur d’une motion parlementaire (Het Plein, La Haye) 14h30-15h15 Rassemblement devant l’ambassade du Japon (remise de la lettre ouverte) 3 novembre 12h00 Courte cérémonie de dépôt de gerbe devant le Monument des Indes néerlandaises Bruxelles 6 novembre Plages de temps libre le matin pour des interviews avec les médias – Merci de contacter les attachés de presse du Bureau européen d’Amnesty International et d’Amnesty International Belgique 14h30-16h00 Audition des témoignages au Parlement européen, présidée par Madame Jean Lambert, députée européenne (Salle: PHS 1C47; traduction assurée en français, allemand et anglais) – Merci de contacter le Bureau européen d’Amnesty International à l’avance pour la mise à disposition de laissez-passer pour le Parlement européen Berlin 8 novembre Soirée Débat (détails à confirmer) – Merci de contacter Amnesty International Allemagne Londres 12 novembre (participantes hollandaise et sud-coréenne uniquement) 19h00 Débat à Amnesty International UK, The Human Rights Action Centre 17-25 New Inn Yard London EC2A 3EA Merci de contacter Amnesty International, Royaume-Uni Les journalistes sont cordialement invités à assister aux débats. Pour assister aux différentes manifestations ou organiser une interview, veuillez contacter les personnes suivantes : Bureau européen d’Amnesty International (Bruxelles) Joana Gomes-Cardoso Responsable exécutive, en charge des médias et de la communication [email protected] +32 (0) 2 548 2773 Amnesty International Pays-Bas Ruud Bosgraaf, attaché de presse [email protected] + 31 (0) 20 626 4436 Amnesty International Belgique Lore Van Welden, attachée de presse [email protected] +32 (0) 3217 4426 Amnesty International Allemagne Anabel Bermejo, attachée de presse [email protected] +49 (0) 30 420 248 314 Amnesty International Royaume-Uni Eulette Ewart, attachée de presse [email protected] +44 (0)20 7033 1552 Historique Le gouvernement du Japon, qui a colonisé et occupé militairement l’Asie et les Îles Pacifiques à partir des années 1930 et pendant toute la Seconde Guerre mondiale, avait officiellement ordonné que soient recrutées des jeunes femmes pour servir d’esclaves sexuelles aux forces armées impériales. Ces femmes sont connues sous le nom de ianfu ou «femmes de réconfort». Selon les conclusions des historiens, deux cent mille femmes au moins auraient ainsi été réduites en esclavage. Le système de prostitution forcée imposé par les militaires aux «femmes de réconfort» s’est traduit par des viols en réunion, des avortements forcés, des humiliations et des violences sexuelles qui ont provoqué des mutilations, la mort ou le suicide de très nombreuses femmes victimes de l’un des plus importants trafics humains du vingtième siècle. Des dizaines de «femmes de réconfort» ont porté plainte devant les tribunaux japonais. Toutes les demandes de réparation des plaignantes ont été rejetées, en dépit de jugements des tribunaux reconnaissant l’implication directe et indirecte des forces impériales japonaises et la responsabilité de l’État. La plupart des victimes du système des «femmes de réconfort» sont décédées, les survivantes sont aujourd’hui âgées de quatre-vingt ans et plus. L’ampleur du système d’esclavage sexuel mis en place par le gouvernement japonais n’a jamais été pleinement dévoilée.