Foto © Tomas Cuesta/Getty Images)

Argentine / Salvador. Il est urgent d’inverser la tendance face à la détérioration croissante des droits humains

À l’occasion de la visite officielle du président du Salvador, Nayib Bukele, en Argentine, Amnesty International appelle les autorités des deux États à respecter les obligations internationales en matière de droits humains auxquelles leurs pays ont souscrit.

« Amnesty International insiste sur la nécessité de remédier en urgence à la détérioration de la liberté d’expression et au rétrécissement de l’espace civique en Argentine et au Salvador. La force des institutions et l’État de droit doivent prévaloir », a déclaré Ana Piquer, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

Amnesty International insiste sur la nécessité de remédier en urgence à la détérioration de la liberté d’expression et au rétrécissement de l’espace civique en Argentine et au Salvador. La force des institutions et l’État de droit doivent prévaloir

Ana Piquer, directrice du programme Amériques d’Amnesty International

Sous couvert de sécurité et de lutte contre les gangs, le gouvernement du président Bukele commet des violations massives des droits humains, notamment des milliers d’arrestations arbitraires et d’atteintes aux droits de la défense, ainsi que des actes de torture et des mauvais traitements, criminalisant des personnes vivant dans la pauvreté. Ce faisant, depuis plus de deux ans, il démontre son incapacité à concevoir des mesures globales à long terme qui s’attaquent aux causes sous-jacentes de la violence et de la criminalité, et qui n’obligent pas la population à faire un choix injustifié entre la sécurité et la liberté.

Pour sa part, le président Javier Milei s’est livré, au nom de la défense de la liberté, à des manœuvres de harcèlement par le biais de confrontations violentes qui ont fini par réduire au silence et intimider les personnes qui pensent différemment, en particulier les journalistes, les porte-parole et les responsables de l’opposition. Parallèlement, la réponse du gouvernement aux personnes manifestant pacifiquement pour revendiquer leurs droits prend souvent la forme d’arrestations arbitraires et d’un recours abusif à la force.

« Nous déplorons les états d’urgence récurrents qui ont conduit à des violations massives des droits humains au Salvador, tout comme nous déplorons l’approbation de protocoles restreignant le droit de manifester sous le prétexte du maintien de l’ordre public en Argentine. Ces types de politiques se traduisent, dans les faits, par la violation de libertés fondamentales, contrairement à ce que les deux présidents proclament. »

Nous déplorons les états d’urgence récurrents qui ont conduit à des violations massives des droits humains au Salvador, tout comme nous déplorons l’approbation de protocoles restreignant le droit de manifester sous le prétexte du maintien de l’ordre public en Argentine. Ces types de politiques se traduisent, dans les faits, par la violation de libertés fondamentales, contrairement à ce que les deux présidents proclament

Ana Piquer, directrice du programme Amériques d’Amnesty International