Guatemala. Amnesty International dénonce la nouvelle condamnation prononcée contre l’ancienne procureure Virginia Laparra

Réagissant à la condamnation prononcée lundi 8 juillet contre Virginia Laparra Rivas, ancienne procureure spéciale contre l’impunité, Ana Piquer, directrice du programme Amériques à Amnesty International, a déclaré :

« C’est une décision en demi-teinte. Si le juge n’a pas prononcé la peine la plus lourde, qui aurait entraîné le retour de Virginia Laparra en prison, il l’a déclarée coupable alors qu’elle a seulement rempli ses fonctions de procureure anticorruption. »  

C’est une décision en demi-teinte. Si le juge n’a pas prononcé la peine la plus lourde, qui aurait entraîné le retour de Virginia Laparra en prison, il l’a déclarée coupable alors qu’elle a seulement rempli ses fonctions de procureure anticorruption

Ana Piquer, directrice du programme Amériques à Amnesty International

Un tribunal de Quetzaltenango a déclaré Virginia Laparra coupable de divulgation d’informations confidentielles et l’a condamnée à une peine de cinq ans commuable, à une amende de 50 000 quetzals et à l’interdiction d’exercer des fonctions publiques pour une période de 10 ans. C’est la deuxième fois que l’ancienne procureure est condamnée en seulement 18 mois. Le 16 décembre 2022, un tribunal de la ville de Guatemala l’avait déjà condamnée à quatre ans de prison au terme d’un autre procès pénal sans fondement.

Amnesty International a recensé des atteintes aux droits de la défense de Virginia Laparra, et des pressions exercées contre son équipe de défense tout au long des deux procédures pénales engagées contre elle. Dans un rapport publié en mai, l’organisation a souligné que les agissement de l’appareil judiciaire et du ministère public dans cette affaire et d’autres relèvent d’un schéma de criminalisation des professionnel·le·s de la justice, des défenseur e s des droits humains et des journalistes ayant lutté contre la corruption et l’impunité. 

En décembre 2022, Amnesty International a déclaré que Virginia Laparra était une prisonnière d’opinion. L’organisation considère que l’ancienne procureure, qui fait l’objet d’une mesure de substitution à la prison dans un autre procès, reste une prisonnière d’opinion.

« La condamnation du 8 juillet est malheureusement un exemple de plus de la persécution pour motifs politiques encouragée par l’appareil judiciaire et le ministère public contre celles et ceux qui ont lutté contre la corruption, et illustre une nouvelle fois que ces personnes ne bénéficient pas des garanties d’une procédure régulière. Amnesty International continuera de demander l’abandon de toutes les charges retenues contre l’ancienne procureure Virginia Laparra », a ajouté Ana Piquer.

La condamnation du 8 juillet est malheureusement un exemple de plus de la persécution pour motifs politiques encouragée par l’appareil judiciaire et le ministère public contre celles et ceux qui ont lutté contre la corruption, et illustre une nouvelle fois que ces personnes ne bénéficient pas des garanties d’une procédure régulière. Amnesty International continuera de demander l’abandon de toutes les charges retenues contre l’ancienne procureure Virginia Laparra

Ana Piquer, directrice du programme Amériques à Amnesty International