En réaction à la décision du Parlement de Géorgie de passer outre le véto présidentiel sur le projet de loi relatif à l’« influence étrangère », dans un contexte de menaces ouvertes proférées par la police au plus haut niveau envers des manifestant·e·s pacifiques, Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Le vote visant à annuler le veto présidentiel démontre à quel point les autorités géorgiennes sont confiantes et imprudentes dans leur volonté de restreindre la société civile indépendante en Géorgie. C’est un jour tragique pour le pays. Ce texte législatif délétère doit être abandonné immédiatement, car il viole directement le droit à la liberté d’association. Le gouvernement doit mettre fin à sa campagne d’intimidation et de violence contre la société civile géorgienne et ceux qui s’opposent à cette loi par le biais de manifestations et d’autres moyens pacifiques.
Ce texte législatif délétère doit être abandonné immédiatement, car il viole directement le droit à la liberté d’association
Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International
« Le monde a les yeux rivés sur ce projet de loi malveillant et sur les intentions violentes du gouvernement à l’égard des manifestants pacifiques. Les récentes divulgations sur les ordres donnés à la police au plus haut niveau de cibler des manifestants spécifiques figurant sur une ” liste ” pour les passer à tabac sont aussi choquantes que révélatrices. La campagne virulente que mène le gouvernement contre les droits humains en Géorgie doit cesser. »
Complément d’information
Les tensions entre les manifestants et le gouvernement géorgien sont montées d’un cran les 28 et 29 mai alors que le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, s’est servi de sa majorité parlementaire pour passer outre le veto présidentiel sur le projet de loi controversé relatif à « l’influence étrangère ». Le même jour, Zviad Kharazishvili, chef du département des Forces spéciales de la police nationale, a admis dans un reportage télévisé que ses forces étaient prêtes à exercer une force incontrôlée contre les manifestants et a reconnu l’existence d’une « liste » de manifestants qui seraient spécifiquement ciblés par la police. Une grande foule s’est rassemblée devant le Parlement, tandis que les forces de police bouclaient le bâtiment et ses abords.
Les autorités géorgiennes ont eu recours à des tactiques d’intimidation à l’encontre de ceux qui s’opposent à la loi – menaces, campagnes de diffamation, usage illégal de la force par la police, arrestations arbitraires, passages à tabac et autres formes de mauvais traitements en garde à vue. Des dizaines de manifestants pacifiques ont été condamnés à une amende uniquement pour avoir participé aux rassemblements, tandis que la police n’a pas eu à rendre de comptes pour l’usage illégal de la force dans les rues.