À l’occasion du début du procès devant le tribunal spécial de La Haye de l’ancien président du Kosovo Hashim Thaçi et de trois commandants de l’Armée de Libération du Kosovo (UCK) pour leur responsabilité présumée dans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, Nils Muiznieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré :
« Aujourd’hui se déroule une étape importante sur le long chemin de la justice, de la vérité et des réparations pour les milliers de victimes de la guerre du Kosovo qui attendent depuis presque 25 ans que la vérité éclate sur les crimes terribles qu’elles-mêmes et leurs proches ont subis.
« Qu’il ait fallu plus d’une décennie pour que les personnes soupçonnées d’être pénalement responsables soient traduites devant les tribunaux a permis à la culture de l’impunité de perdurer pour les crimes de guerre commis durant la guerre du Kosovo. Ce procès indique clairement que les hauts dirigeants ne sont pas au-dessus des lois. »
Complément d’information
Lors de la confirmation de sa mise en accusation en 2020, le président Hashim Thaçi a démissionné avec effet immédiat.
L’acte d’inculpation englobe des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, engageant la responsabilité pénale d’Hashim Thaçi dans près de 100 meurtres dont les victimes étaient des membres des communautés serbe, rom et albanaise du Kosovo, notamment des opposants politiques.
Les chambres spécialisées et le Bureau du procureur spécialisé pour le Kosovo ont été créés en 2015 à la suite du rapport d’un groupe de travail de l’UE qui a mis en lumière des éléments de preuve attestant de crimes de guerre systémiques commis par les dirigeants de l’UCK, notamment « une campagne de persécution » menée contre les Serbes, les Roms et les Albanais du Kosovo au cours du conflit armé de 1998-1999 et juste après celui-ci.