Biodiversité. La COP15 doit reconnaître les populations autochtones comme garantes de la conservation

En réaction aux appels portés par les populations autochtones auprès des États pour veiller à ce que tout accord déclarant 30 % de la planète en tant qu’aire protégée d’ici à 2030 à l’issue des discussions de la COP15 à Montréal respecte leurs droits, Chris Chapman, conseilles sur les droits des populations autochtones à Amnesty International, a déclaré :

« Tout accord 30 x 30 qui serait négocié dans les derniers jours de la COP15 doit reconnaître que la conservation est plus efficace sur les territoires gérés par les populations autochtones que dans les aires protégées gérées par l’État. Les États doivent inclure les territoires et terres coutumières des populations autochtones dans tout accord sous la forme d’une catégorie d’aire de conservation, comme le demande le Forum international autochtone sur la biodiversité.

« Les États doivent également veiller à ce que tout accord couvre la question des violations des droits humains dans les aires protégées et qu’il exige des États le respect de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, notamment en obtenant leur consentement préalable, libre et éclairé avant toute action.

« Les négociateurs et négociatrices de l’accord 30 x 30 à la COP15 doivent également supprimer l’obligation selon laquelle une proportion importante des aires protégées doit être “strictement protégée”, car la formulation risque de donner lieu à des méthodes dites de “conservation-forteresse” qui expulsent de force les populations de ces zones, y compris les populations autochtones et les autres utilisateurs ancestraux de ces terres, qui les ont cultivées depuis des générations. »

Complément d’information

La COP15, la Conférence des Nations unies sur la diversité biologique qui se tient du 7 au 19 décembre à Montréal, est la dernière réunion en date ayant pour objectif de discuter de la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique, un accord adopté en 1992. Les discussions doivent définir des objectifs spécifiques pour 2030 et des cibles pour 2050.

Amnesty International souligne à quel point il est urgent d’agir afin de lutter contre la perte de biodiversité, étape essentielle vers la justice climatique et de protéger le droit de vivre dans un environnement sûr, sain et durable.