Myanmar. Une ancienne ambassadrice du Royaume-Uni et son mari artiste condamnés à un an de prison

En réaction aux informations selon lesquelles l’ancienne ambassadrice du Royaume-Uni Vicky Bowman et son mari birman Htein Lin ont été condamnés à un an d’emprisonnement pour infraction à la législation sur l’immigration, Ming Yu Hah, directrice régionale adjointe pour le travail de campagne à Amnesty International, a déclaré :

« Depuis le coup d’État, nous avons vu des militant·e·s, des artistes, des journalistes, des étudiant·e·s, des commerçant·e·s et des professionnel·le·s de santé détenus arbitrairement et emprisonnés par l’armée sous le moindre prétexte.

« Les dernières informations concernant la condamnation de l’ancienne ambassadrice du Royaume-Uni et de son mari, un artiste birman, sont extrêmement préoccupantes. L’armée du Myanmar est bien connue pour arrêter et emprisonner des personnes pour des motifs politiques ou sur la base d’accusations forgées de toutes pièces.

« Plus de 15 000 personnes ont été arrêtées depuis qu’elle a pris le pouvoir par un coup d’État l’an dernier, dont beaucoup languissent dans un vaste réseau de centres de détention et d’interrogatoire où elles subissent des actes de torture ou d’autres mauvais traitements. »  

Complément d’information

Des informations parues dans les médias le 2 septembre indiquent que Vicky Bowman et son mari Htein Lin ont été condamnés à un an de prison. Les autorités militaires avaient auparavant fait savoir dans une déclaration que le couple était accusé d’avoir enfreint la législation sur l’immigration par rapport à son adresse officielle.

Vicky Bowman dirige le Myanmar Centre for Responsible Business, organisme qui conseille les entreprises sur les questions relatives aux droits humains dans le pays. Elle a été ambassadrice du Royaume-Uni entre 2002 et 2006. Son mari, Htein Lin, est un ancien prisonnier politique et un artiste de renom.

Selon l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques, les autorités du Myanmar ont arrêté plus de 15 000 personnes depuis la prise de pouvoir par l’armée au moyen d’un coup d’État le 1er février 2021. Elles ont également procédé à quatre exécutions, les premières dans le pays depuis plusieurs décennies.

Parmi les personnes détenues figurent des protestataires pacifiques, l’ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyi et plusieurs de ses principaux alliés, dont le président évincé Win Myint. Ces deux personnalités sont poursuivies pour de multiples accusations forgées de toutes pièces ou motivées par des considérations politiques.

Les conditions de détention au Myanmar sont très difficiles, comme l’a exposé Amnesty International dans son récent rapport intitulé 15 Days Felt like 15 Years, qui montre comment la torture et les autres mauvais traitements sont utilisés pour écraser toute résistance au coup d’État.