Sri Lanka. Le gouvernement doit veiller à ce que les droits humains occupent une place centrale dans sa réponse à la crise économique

En réaction aux informations parues dans les médias indiquant que le gouvernement sri-lankais discute actuellement avec un certain nombre de bailleurs internationaux au sujet du remboursement de sa dette et de l’annonce de mesures d’austérité dans un contexte de grave crise économique, Thyagi Ruwanpathirana, chargée de recherches sur l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :

« Amnesty International craint particulièrement que la réponse du gouvernement à la crise n’entraîne une érosion supplémentaire des droits économiques et sociaux. Nous aimerions saisir cette occasion de rappeler au gouvernement ses obligations en matière de droits humains. Le Sri Lanka a ratifié un certain nombre de traités, dont le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, en vertu desquels les autorités sont tenues de respecter, de protéger et de concrétiser les droits économiques et sociaux de toute personne. Ces obligations s’appliquent même en temps de crise économique.

« Le gouvernement du Sri Lanka doit veiller à ce que les discussions avec ses bailleurs intègrent l’urgence de mettre en place des mesures de protection sociale adaptées pour protéger les personnes des effets négatifs de la crise économique. Il doit élaborer un mécanisme permettant à la population de participer et de contribuer réellement aux discussions sur le budget et les dépenses publiques. Les autorités doivent également s’assurer que les éventuelles mesures d’austérité instaurées soient provisoires, légitimes, nécessaires, raisonnables, proportionnées et soumises à des procédures sérieuses de réexamen et de respect de l’obligation de rendre des comptes.

« Enfin, elles doivent faire en sorte qu’aucun des engagements à venir concernant la dette du Sri Lanka, y compris les futures obligations au titre du service de la dette, ne nuisent à la capacité du gouvernement de respecter ses obligations en matière de droits humains. »

Complément d’information

Le 20 juin 2022, les premières discussions en présentiel avec le Fonds monétaire international sur la demande de financement du Sri Lanka ont commencé à Colombo.

La semaine dernière, Amnesty International a écrit au gouvernement sri-lankais pour exposer une série de mesures permettant de garantir que les droits humains occupent toujours une place centrale dans sa réponse à la crise économique qui touche le pays, alors que la population risque de subir des politiques d’austérité. Le texte complet de cette lettre et des recommandations est disponible ici.