MALI. LA PROCÉDURE DE SUSPENSION DE RFI ET FRANCE 24 DOIT ÊTRE LEVÉE

En réaction à la décision des autorités maliennes d’engager une procédure de suspension de Radio France Internationale (RFI) et de la chaine de télévision France 24, en lien avec leur publication d’informations portant sur des violations des droits humains et du droit international humanitaire Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International a déclaré :

 “Les autorités maliennes doivent respecter le droit national et le droit international en garantissant les droits à la liberté d’information, à la liberté d’expression et la liberté de la presse. Elles doivent lever la procédure de suspension et cesser toutes les formes de pression exercées sur les médias et acteurs de la société civile au Mali.

“ Les autorités maliennes devraient par ailleurs, conformément à leurs engagements, diligenter des procédures judiciaires pour enquêter sur les allégations de violations et abus des droits humains contre des civils, et si elles sont avérées, poursuivre leurs auteurs dans le cadre de procès équitables. 

Complément d’information :

Dans un communiqué du 16 mars 2022, le porte-parole du gouvernement du Mali annonçait l’engagement d’une procédure de suspension jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion de RFI en ondes courtes et FM et de la chaine de télévision France 24, ainsi que de toutes leurs plateformes digitales sur toute l’étendue du territoire national. Le gouvernement interdisait par ailleurs à toutes les « radios et télévisions nationales, ainsi qu’aux sites d’information et journaux maliens la rediffusion et/ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et de France 24, dès l’entrée en vigueur de la mesure de suspension ».

Le communiqué fait suite à un rapport de Human Rights Watch documentant une « nouvelle vague d’exécutions de civils » par les groupes armés et les forces de défense du Mali, et à des articles de RFI et de France 24 diffusant ces informations, et documentant d’autres cas de tortures perpétrés par les forces armées maliennes, dans le camp des forces spéciales de Sofara.

En février 2022, plusieurs journalistes maliens et étrangers avaient été convoqués à une « réunion d’information » avec le Ministre de la Communication, qui les aurait exhortés à « faire passer des messages positifs et à apaiser les relations ».