Grèce. Les autorités doivent rendre justice aux victimes d’Aube dorée et prévenir les violences à caractère raciste

Les victimes de crimes motivés par la haine et d’attaques discriminatoires en Grèce doivent avoir un accès réel et efficace à la justice et à des réparations, a déclaré Amnesty International à l’approche du jugement qui doit être rendu ce mercredi 7 octobre 2020 dans l’affaire concernant des leaders et des membres d’Aube dorée.

Plus de cinq années se sont écoulées depuis l’ouverture du procès d’Aube dorée contre les personnes accusées d’avoir dirigé et participé à une organisation criminelle, assassiné le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas et perpétré des attaques violentes contre des réfugié·e·s, des migrant·e·s, des syndicalistes et des défenseur·e·s des droits humains. Un tribunal d’Athènes doit rendre son verdict le 7 octobre.

Le procès d’Aube dorée est un test majeur pour la justice pénale grecque et sa capacité à répondre à la menace que représente un groupe qui utilise et prône la violence et la discrimination.

Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International

« Le procès d’Aube dorée est un test majeur pour la justice pénale grecque et sa capacité à répondre à la menace que représente un groupe qui utilise et prône la violence et la discrimination, a déclaré Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International.

« Les accusations visant les leaders et les membres d’Aube dorée, notamment le meurtre de Pavlos Fyssas, révèlent une fissure qui existe non seulement en Grèce, mais au sein de toute l’Europe et au-delà. L’impact de ce verdict, dans le cadre du procès emblématique d’un parti d’extrême-droite affirmant une position très hostile à l’égard des migrants et des droits humains, se fera sentir bien au-delà des frontières de la Grèce. »

Dix-huit anciens députés d’Aube dorée et deux de ses membres sont accusés d’avoir dirigé une organisation criminelle dont les membres ont commis une série de crimes violents, notamment des attaques contre des réfugié·e·s et le meurtre de Pavlos Fyssas.

Les accusations visant les leaders et les membres d’Aube dorée, notamment le meurtre de Pavlos Fyssas, révèlent une fissure qui existe non seulement en Grèce, mais au sein de toute l’Europe et au-delà.

Nils Muižnieks, directeur pour l’Europe à Amnesty International

Quarante-cinq membres d’Aube dorée sont accusés d’avoir participé à une organisation criminelle et d’autres infractions pénales. Trois autres sont accusés d’infractions mineures liées à des faux témoignages et à la détention d’armes à feu.

« Le verdict est très attendu par les victimes, les survivants et leurs familles, a déclaré Nils Muižnieks.

« Faire savoir clairement et sans équivoque dans ce cas de jurisprudence que les crimes motivés par la haine ne seront plus tolérés peut aussi avoir un effet dissuasif fort sur les violences à caractère raciste à l’avenir. »

Complément d’information

Sept ans après le meurtre du chanteur antifasciste Pavlos Fyssas à Keratsini et cinq ans et demi après l’ouverture du procès d’Aube dorée, une cour d’appel composée de trois juges devrait annoncer son verdict le 7 octobre.

Les juges se prononceront également sur trois crimes individuels : le meurtre de Pavlos Fyssas par un « commando d’assassins » lié à Aube dorée dans le quartier de Keratsini le 18 septembre 2013, la tentative de meurtre du pêcheur égyptien Abouzid Embarak le 12 juin 2012 et la tentative de meurtre de membres du Parti communiste grec et de son syndicat PAME le 12 septembre 2013.

Ce jugement est très attendu par les victimes, les survivants et leurs familles, qui ont assisté sans faiblir au long procès et à des audiences souvent traumatisantes.