Côte d’Ivoire. Les autorités doivent veiller au respect des droits humains avant, pendant et après l’élection

Réagissant aux actes de violence et aux atteintes aux libertés fondamentales qui ont entaché la campagne électorale en Côte d’Ivoire à l’approche du scrutin du 31 octobre, Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale d’Amnesty International, a déclaré :

Les affrontements entre les sympathisant·e·s du parti du président et ceux des partis d’opposition, qui ont fait au moins 18 morts et de nombreux blessés depuis le mois d’août, ont alimenté une atmosphère de plus en plus tendue et instable à l’approche du scrutin du samedi 31 octobre.

Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale d’Amnesty International

« Les affrontements entre les sympathisant·e·s du parti du président et ceux des partis d’opposition, qui ont fait au moins 18 morts et de nombreux blessés depuis le mois d’août, ont alimenté une atmosphère de plus en plus tendue et instable à l’approche du scrutin du samedi 31 octobre. Les autorités doivent veiller à la protection des droits humains de toutes les personnes, indépendamment de leurs affiliations politiques, avant, pendant et après l’élection.

« Cela implique de permettre aux militant·e·s politiques, aux défenseur·e·s des droits humains, aux observateurs et observatrices, aux journalistes et aux militant·e·s en faveur de la démocratie de manifester pacifiquement, et de ne pas couper leur accès à Internet. Les groupes d’opposition dénonçant l’élection ou appelant à son boycott doivent être autorisés à exercer leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Dans le même temps, les personnes choisissant de participer au scrutin doivent pouvoir le faire librement et en toute sécurité.

Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition toute personne arrêtée arbitrairement pour avoir appelé ou participé à une manifestation pacifique contre la candidature d’Alassane Ouattara.

Samira Daoud, Amnesty International

« Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition toute personne arrêtée arbitrairement pour avoir appelé ou participé à une manifestation pacifique contre la candidature d’Alassane Ouattara. »

Complément d’information

Le 6 août 2020, le président Alassane Ouattara a annoncé sa décision de briguer un troisième mandat. Le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature de 40 personnes, y compris celles de l’ancien président Laurent Gbagbo, de l’ancien Premier ministre Guillaume Soro et de l’opposant politique Mamadou Koulibaly.

Le 20 septembre, des partis d’opposition se sont unis pour appeler ensemble à la désobéissance civile. En octobre, le gouvernement a étendu jusqu’au 1er novembre l’interdiction des manifestations, sit-in et autres rassemblements, à l’exception de ceux organisés en soutien à la campagne électorale.

Depuis août 2020, au moins 41 personnes ont été arrêtées à Abidjan, Korogho, Toumodi et Alépé pour avoir participé à des manifestations ou appelé à des manifestations contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara.

Des violences ont éclaté dans plusieurs municipalités, notamment à Dabou et Yopougon.

Amnesty International ne soutient et ne rejette aucune idéologie politique, y compris pour les partis ou candidats politiques en Côte d’Ivoire ou dans tout autre État. L’objectif de l’organisation est de promouvoir le respect universel des droits humains et des libertés fondamentales, notamment des droits à la liberté, à l’égalité, à la justice et à la dignité, entre autres.