Bélarus. Le mouvement mondial appelle les autorités à mettre fin à la répression des manifestations pacifiques

Amnesty International a informé les autorités du Bélarus qu’elle avait recueilli environ 191 000 signatures de sympathisant·e·s qui appellent à mettre fin à la répression des manifestations pacifiques et à ce que les responsables de violences policières rendent des comptes. La pétition a été lancée en amont de l’élection présidentielle bélarussienne du 9 août alors que les violences contre les manifestant·e·s se multipliaient. À mesure que la répression des manifestant·e·s pacifiques s’intensifiait, la pétition a été signée par des centaines de milliers de personnes dans 184 pays.

« Lorsque nous avons débuté cette campagne en juillet 2020, nous aurions été incapables d’imaginer l’ampleur et la brutalité des attaques qu’ont subies les manifestant·e·s pacifiques.

Lorsque nous avons débuté cette campagne en juillet 2020, nous aurions été incapables d’imaginer l’ampleur et la brutalité des attaques qu’ont subies les manifestant·e·s pacifiques.

Aisha Jung, responsable du travail de campagne sur le Bélarus à Amnesty International

Les autorités du Bélarus ont franchi un nouveau seuil dans leur poursuite des voix critiques et des opposant·e·s politiques, en arrêtant des milliers de personnes et en mettant en œuvre une campagne d’intimidation, de torture et d’autres mauvais traitements, qui continue à ce jour. Il y a quelques jours encore, le vice-ministre de l’Intérieur a cautionné l’usage d’armes létales contre des manifestant·e·s », a déclaré Aisha Jung, responsable du travail de campagne sur le Bélarus à Amnesty International.

« Les près de deux cent mille signatures que nous avons réunies envoient un message clair aux autorités du Bélarus : mettez fin à la violence, le monde vous regarde, et les gens se soucient de ce qui se passe dans votre pays. Nous continuerons à exiger des comptes pour les homicides de manifestants pacifiques aux mains des forces de sécurité bélarussiennes, pour les arrestations de masse de manifestant·e·s pacifiques, la torture des personnes incarcérées et l’arrestation des dirigeant·e·s de l’opposition.

Les près de deux cent mille signatures que nous avons réunies envoient un message clair aux autorités du Bélarus : mettez fin à la violence, le monde vous regarde, et les gens se soucient de ce qui se passe dans votre pays.

Aisha Jung

« Cette campagne systématique d’intimidation et de violence menée contre les manifestant·e·s pacifiques au Bélarus doit cesser immédiatement. Toute violation des droits humains commise par les autorités du Bélarus contre des manifestant·e·s doit faire l’objet d’une enquête, et toutes les personnes soupçonnées d’être responsables de ces violations doivent être traduites en justice dans le respect des normes internationales en matière de procès équitables. En outre, il est impératif que tous les agents des forces de l’ordre soient clairement identifiables et que la pratique illicite qui consiste à utiliser des gangs d’hommes en civil dans des véhicules banalisés pour arrêter des personnes cesse immédiatement. »

Complément d’information

La pétition a été lancée le 27 juillet dans les derniers jours de la campagne électorale. À ce moment-là, des centaines de personnes avaient déjà été arrêtées par des agents d’application des lois. Les figures de premier plan de l’opposition et aspirants candidats à la présidentielle Viktar Babaryka et Syarhei Tsihanouski ont été arrêtés sur la base d’accusations montées de toutes pièces. D’autres arrestations à caractère politiques de membres de l’opposition ont suivi.

Dans les jours qui ont suivi les élections, des centaines de milliers de Bélarussiens et de Bélarussiennes sont descendus dans les rues pour contester les résultats. Là, ils se sont heurtés à un usage brutal et aveugle de la force. Au moins six manifestants sont morts, des milliers ont été arrêtés et des centaines ont été torturés.
La population bélarussienne continue de manifester à travers tout le pays, et des centaines de personnes sont arrêtées chaque semaine. Depuis le début de ces événements, les réseaux sociaux et des médias indépendants ont filmé des images choquantes de la violence qui se poursuit contre les manifestant·e·s et qui corroborent de nombreuses allégations faites par ces derniers.