Zimbabwe. Les autorités doivent abandonner les accusations visant des professionnel·le·s de santé pour avoir réclamé une augmentation de salaires

En réaction aux accusations portées à l’encontre de 13 infirmiers et infirmières, accusés d’avoir enfreint les règles du confinement adoptées pour faire face au COVID-19 en manifestant pour réclamer une augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail, Muleya Mwananyanda, directrice adjointe du programme Afrique australe d’Amnesty International, a déclaré :

Les accusations portées à l’encontre de ces infirmiers et infirmières, concernant le non-respect des règles de confinement liées au COVID-19, visent clairement à les empêcher de s’organiser et de dénoncer leurs bas salaires et leurs conditions de travail déplorables.

Muleya Mwananyanda, directrice adjointe du programme Afrique australe d'Amnesty International

« Les accusations portées à l’encontre de ces infirmiers et infirmières, concernant le non-respect des règles de confinement liées au COVID-19, visent clairement à les empêcher de s’organiser et de dénoncer leurs bas salaires et leurs conditions de travail déplorables.

« Les autorités zimbabwéennes se servent de manière arbitraire des règles de confinement pour faire taire les professionnel·le·s de santé et les militant·e·s. Les infirmières et infirmiers n’ont fait qu’exprimer leur frustration auprès de leur employeur quant à son incapacité à résoudre la question des bas salaires et des conditions de travail déplorables. Cette situation, ainsi que d’autres conflits du travail en cours au Zimbabwe, sont dus à la négligence des services de soins de santé et à l’incapacité du gouvernement à offrir des rémunérations adéquates.

Les autorités zimbabwéennes doivent cesser d’intimider, de harceler et de supprimer les voix dissidentes et s’attacher à prêter attention aux véritables préoccupations des professionnel·le·s de santé.

Muleya Mwananyanda

« Les autorités zimbabwéennes doivent cesser d’intimider, de harceler et de supprimer les voix dissidentes et s’attacher à prêter attention aux véritables préoccupations des professionnel·le·s de santé. C’est essentiel pour contenir efficacement la propagation du virus. »

Complément d’information

La police de la République du Zimbabwe a arrêté 13 infirmiers et infirmières lundi 6 juillet à l’hôpital Sally Mugabe, au motif qu’ils auraient enfreint l’article 8(3)(a) de la Santé publique (Règles de prévention, de confinement et de traitement du COVID-19).

Ils prévoyaient d’organiser une réunion de feedback concernant le conflit professionnel avec leur employeur au sujet des bas salaires et des mauvaises conditions de travail. Deux d’entre eux ont versé des amendes après avoir reconnu leur culpabilité, tandis que les 11 autres ont été libérés contre une caution de 13 euros après avoir comparu devant le tribunal de première instance de Mbare le 7 juillet et ont reçu l’ordre de se présenter au poste de police de leur secteur une fois par semaine. S’ils sont déclarés coupables, ils encourent une peine maximale d’un an de prison ou une amende.

Le droit de bénéficier de conditions de travail justes et favorables est inscrit dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), auquel le Zimbabwe est partie. Il englobe le droit à un salaire équitable, à un salaire égal pour un travail de valeur égale, à des conditions de travail sûres et saines, à des limites raisonnables concernant les heures de travail, à des protections pour les travailleuses pendant et après la grossesse, et à l’égalité de traitement en matière d’emploi.