En réaction à la disqualification de 12 candidat·e·s pro-démocratie, qui ne sont pas autorisés à se présenter aux prochaines élections au Conseil législatif, Lam Cho Ming, responsable de programme à Amnesty International Hong Kong, a déclaré :
« Cette disqualification collective semble être une manœuvre concertée visant spécifiquement les candidat·e·s qui défendent des points de vue opposés à celui du gouvernement. Si tel est le cas, il s’agit de discrimination motivée par des considérations politiques contre une opinion en particulier, ce qui constitue une violation des droits aux libertés d’expression et d’association.
« Cette mesure risque fort d’intensifier le climat de peur et de tension qui règne à Hong Kong, où les personnalités de l’opposition, leurs sympathisant·e·s, les militant·e·s qui descendent dans la rue et même les personnes ordinaires sont obligés d’autocensurer leur discours politique pour éviter d’être pris pour cible en vertu de la nouvelle Loi relative à la sécurité nationale.
« Bien que le gouvernement hongkongais persiste à dire que ces décisions ne restreignent pas la liberté d’expression, ses actes sont le signe d’une répression politique. Ces disqualifications semblent arbitraires, étant donné que les raisons avancées par les autorités elles-mêmes montrent clairement leur intention de punir les critiques pacifiques et la défense d’opinions dissidentes. »
Complément d’information
Parmi les candidats disqualifiés figurent l’éminente personnalité de l’opposition Joshua Wong ainsi que plusieurs parlementaires en place et les jeunes militants qui ont obtenu le plus de suffrages lors des « primaires » pro-démocratie organisées en juin.
Le 30 juillet 2020, le gouvernement hongkongais a publié une déclaration sur les disqualifications dans laquelle il indiquait qu’il n’y avait « pas de problème de censure politique, de restriction de la liberté d’expression ni de privation du droit de se présenter aux élections comme le prétendaient certains citoyen·ne·s ».
Dans le même temps, il mentionnait plusieurs comportements – plaidoyer en faveur de l’indépendance de Hong Kong, appel à l’intervention d’États étrangers et objection de principe à la Loi relative à la sécurité nationale, promulguée récemment – comme des raisons pour lesquelles les parlementaires « ne pouvaient pas réellement remplir » leur mission constitutionnelle.
Les droits aux libertés d’expression et d’association, le droit à l’égalité devant la loi et le droit de ne pas être victime de discrimination liée à l’opinion politique sont garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, intégré aux lois fondamentales de Hong Kong, qui sont une constitution de facto.
Amnesty International est un mouvement mondial de défense des droits humains indépendant de tout gouvernement, de toute idéologie politique, de tout intérêt économique et de toute religion. Le fait que l’organisation dénonce les violations des droits humains commises à l’encontre de candidat·e·s, de membres ou de sympathisant·e·s d’un parti politique ou de personnes qui défendent une position politique en particulier n’implique pas qu’elle soutient ce parti ou le groupe auquel appartient un candidat·e.