En réaction à la décision du tribunal du 15 juin 2020 de refuser la liberté sous caution de trois dirigeantes du Mouvement pour le changement démocratique – Alliance (MDC–Alliance), dans l’opposition, et de les placer en détention provisoire, Muleya Mwananyanda, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique australe, a déclaré :
« Le maintien en détention arbitraire de Joana Mamombe, Cecilia Chinembiri et Netsai Marova constitue une persécution judiciaire et vise à adresser un message dissuasif à celles et ceux qui osent contester le pouvoir au Zimbabwe.
« Ces femmes sont victimes du durcissement de la répression contre le droit à la liberté d’expression et de la criminalisation de la dissidence. Au lieu de les persécuter, les autorités zimbabwéennes doivent s’efforcer d’amener à rendre des comptes les responsables présumés de leur enlèvement et des actes de torture et des agressions sexuelles dont elles ont été victimes.
« Les autorités zimbabwéennes doivent cesser cette mascarade. Elles doivent libérer immédiatement et sans condition Joana Mamombe, Cecilia Chinembiri et Netsai Marova, et mettre un terme à leur campagne visant à intimider et harceler les dirigeant·e·s et les militant·e·s de l’opposition. Elles doivent abandonner sur-le-champ toutes les charges pesant sur ces dirigeantes de l’opposition. »
Complément d’information
Les trois jeunes dirigeantes de MDC-Alliance, Joana Mamombe (députée de Harare Ouest), Cecilia Chinembiri (vice-présidente de l’Assemblée des jeunes du MDC-Alliance) et Netsai Marova (secrétaire adjointe à l’organisation du MDC-Alliance) ont été arrêtées le 10 juin 2020 et inculpées d’avoir mis en scène leur enlèvement et les actes de torture aux mains d’agents de sécurité de l’État présumés, après avoir été arrêtées à un barrage routier gardé par des policiers et des militaires à Warren Park.
Leur arrestation a fait suite à leur enlèvement, après qu’elles ont organisé le 13 mai une manifestation de la branche Jeunes du MDC-Alliance pour protester contre le fait que l’État n’a pas pris de mesures de protection sociale pour les populations pauvres pendant le confinement instauré en raison du COVID-19. Elles ont été placées en détention provisoire jusqu’au 26 juin.