En réaction à la décision de la Cour suprême du Kirghizistan de valider le rejet par un tribunal régional du réexamen de la condamnation à perpétuité du prisonnier d’opinion Azimjan Askarov, la directrice d’Amnesty International pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, Marie Struthers, a déclaré :
« La décision de la Cour suprême s’ajoute à dix années de profonde injustice infligées à un courageux défenseur des droits humains qui n’aurait jamais dû être emprisonné.
« La condamnation d’Azimjan Askarov, un homme d’origine ouzbèke emprisonné à tort pour son travail exposant les dramatiques violences ethniques dans le sud du Kirghizistan en 2010, constitue un exemple criant des poursuites disproportionnées et des procès iniques qui ont visé les citoyens ouzbeks après ces violences.
La condamnation d’Azimjan Askarov, un homme d’origine ouzbèke emprisonné à tort pour son travail exposant les dramatiques violences ethniques dans le sud du Kirghizistan en 2010, constitue un exemple criant des poursuites disproportionnées et des procès iniques qui ont visé les citoyens ouzbeks après ces violences.
Marie Struthers, directrice d’Amnesty International pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale
« Les autorités kirghizes doivent relâcher Azimjan Askarov immédiatement et sans condition. Il faut qu’elles cessent ces pratiques qui entachent depuis longtemps leur bilan en matière de droits humains. »
Complément d’information
En septembre 2010, le défenseur des droits humains Azimjan Askarov a été condamné à une peine de réclusion à perpétuité, accusé de complicité dans le meurtre d’un policier survenu pendant les violences ethniques qui ont ébranlé le sud du Kirghizstan en juin de la même année. Son procès n’a pas respecté les normes internationales d’équité et le tribunal a refusé d’enquêter sur les allégations indiquant qu’il avait été torturé en détention.
En mars 2016, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a conclu qu’Azimjan Askarov avait été torturé et que son procès n’avait pas été équitable. Depuis, l’affaire a été renvoyée à trois reprises devant des juridictions du Kirghizstan, qui ont soit refusé de réexaminer le dossier, soit choisi de maintenir le verdict de culpabilité et la condamnation à la réclusion à perpétuité.
Le 13 mai 2020, la Cour suprême a confirmé la décision rendue en juillet 2019 par un tribunal qui avait rejeté la demande de réexamen de la condamnation à perpétuité d’Azimjan Askarov à la suite de modifications du Code pénal kirghize entrées en vigueur en janvier 2019. En vertu de ces nouvelles dispositions, les faits reprochés à Azimjan Askarov ne sont plus passibles de réclusion à perpétuité.
L’état de santé d’Azimjan Askarov s’est fortement dégradé en détention.