Malaisie. Les charges retenues contre des militant·e·s syndicalistes doivent être abandonnées
Le 2 juin 2020, la police malaisienne a dispersé un piquet de grève pacifique organisé contre une entreprise de services de nettoyage pour les hôpitaux. Les travailleuses et les travailleurs dénonçaient notamment un traitement injuste des membres du syndicat, ainsi que le nombre insuffisant d’équipements de protection individuelle (EPI) pour les agents de nettoyage. Cinq manifestant·e·s ont été arrêtés, maintenus en détention toute la nuit et inculpés de « rassemblement non autorisé », en violation de leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
Au début de la pandémie de COVID-19, les agents de propreté n’avaient pas accès à des EPI adéquats quand ils nettoyaient des chambres et des locaux infectés par le COVID-19, ce qui les exposait à un risque d’infection. Bien que l’accès aux EPI se soit amélioré dans la plupart des hôpitaux, le Syndicat national des travailleurs du soutien hospitalier et des services connexes (NUWHSAS) a accusé l’entreprise de s’en prendre en particulier aux agents de propreté actifs au sein du syndicat en :
- modifiant les plannings de travail des travailleurs et travailleuses actifs au sein du syndicat ;
- transférant de façon arbitraire des membres du syndicat dans un hôpital éloigné de leur domicile ;
- interdisant les discussions liées au syndicat entre les commissions syndicalistes présentes sur les lieux de travail et les travailleurs et travailleuses, même pendant les pauses ;
- interdisant aux membres du syndicat de faire des heures supplémentaires afin d’augmenter leurs revenus ;
- en intimidant les membres du syndicat et en les menaçant de sanctions disciplinaires.
En janvier 2020, le syndicat a entamé une action en justice pour pratiques antisyndicales, mais l’audience a été repoussée en raison de la pandémie. Le 3 juin, l’entreprise a publié une déclaration niant toutes les allégations du syndicat. Mais les représentants juridiques du syndicat maintiennent leurs accusations.
Demandez au procureur général d’abandonner toutes les charges retenues contre ces personnes.
Les piquets de grève sont une composante essentielle du droit à la liberté d’association et nul ne doit être poursuivi pour un rassemblement pacifique.