Royaume-Uni. La décision de reporter l’audience d’extradition de Julian Assange est importante pour assurer l’accès à la justice dans le contexte de la pandémie de COVID-19

Réagissant à la décision de reporter l’audience d’extradition de Julian Assange, qui devait avoir lieu le 27 avril 2020, Massimo Moratti, directeur adjoint pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré :

« La décision de reporter l’audience d’extradition de Julian Assange est la bonne. Partout, les systèmes judiciaires sont soumis à une pression extrême en raison de la pandémie de COVID-19, et il est impératif que les tribunaux continuent de garantir des procédures équitables.

La décision de reporter l’audience d’extradition de Julian Assange est la bonne.

Massimo Moratti, directeur adjoint pour l’Europe à Amnesty International

« Le tribunal a, à juste titre, reconnu que les obstacles étaient trop nombreux et que les enjeux étaient trop graves pour que l’audience soit maintenue dans ces circonstances.

« Maintenir l’audience avec un calendrier si serré et avec des témoignages par vidéoconférence, et non pas en personne, à un stade si crucial de la procédure, aurait clairement désavantagé Julian Assange. Ses contacts avec ses avocats ont été très limités depuis le début du confinement, laissant un temps très restreint pour préparer sa défense.

Le tribunal a, à juste titre, reconnu que les obstacles étaient trop nombreux et que les enjeux étaient trop graves pour que l’audience soit maintenue dans ces circonstances.

Massimo Moratti, Amnesty International

« Il est logique de reporter les procédures afin que Julian Assange puisse préparer sa défense contre la demande d’extradition vers les États-Unis pour des poursuites liées à ses activités de publication légales. Nous pensons que Julian Assange ne devrait sous aucun prétexte être extradé vers les États-Unis, car il y serait exposé à de graves atteintes aux droits humains. »

Complément d’information

L’affaire a été renvoyée au 4 mai, date à laquelle un nouveau calendrier sera convenu. Le juge a indiqué que le procès pourrait ne pas reprendre avant novembre 2020, faute de disposer d’un créneau suffisant avant.

Les prisons du Royaume-Uni sont confinées et les visites ne sont pas autorisées. Les protocoles mis en place pour arrêter la propagation du COVID-19 imposent des obstacles aux rencontres entre les détenus et leurs avocats. L’accès aux vidéoconférences est compliqué, car les déplacements nécessaires au sein des établissements pour utiliser ce moyen de communication peuvent exposer les détenus au risque d’infection. Les appels téléphoniques sont surveillés et ne permettent pas aux détenus de consulter les documents nécessaires.

Les tribunaux fonctionnent également sous la contrainte de l’urgence, avec des réunions et des audiences tenues par téléphone ou vidéoconférence. Les retards s’accumulent dans les tribunaux, car les solutions alternatives mises en place nécessitent d’importantes ressources.

D’après ses avocats, Julian Assange n’a pas pu communiquer avec eux et leur donner des instructions de manière régulière et efficace dans ce contexte.