Viêt-Nam. Une militante arrêtée à son retour dans le pays

Réagissant aux informations signalant que la militante de premier plan Dinh Thao a été arrêtée et placée en détention à son arrivée à l’aéroport d’Hanoi Noi Bai ce matin, Joanne Mariner, responsable de la recherche sur l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :

« Le gouvernement répressif du Viêt-Nam fait une nouvelle fois la démonstration de sa flagrante hostilité à l’égard des personnes qui souhaitent un avenir meilleur pour le pays, y compris en ce qui concerne le respect des droits humains.

Le gouvernement répressif du Viêt-Nam fait une nouvelle fois la démonstration de sa flagrante hostilité à l’égard des personnes qui souhaitent un avenir meilleur pour le pays, y compris en ce qui concerne le respect des droits humains.

Joanne Mariner, responsable de la recherche sur l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International

« Dinh Thao n’avait pas remis les pieds au Viêt-Nam depuis plus de trois ans. Le fait qu’elle soit restée dans le collimateur des autorités montre à quel point ces dernières s’acharnent sur celles et ceux qui osent les critiquer. Les autorités vietnamiennes doivent immédiatement indiquer où elle se trouve et confirmer qu’elle est en sécurité, et elles doivent lui permettre de communiquer avec ses proches et avec des médecins et des avocats indépendants. Si sa détention ne repose sur aucun motif légitime, elles doivent la libérer immédiatement. »

Complément d’information

Dinh Thao est diplômée de l’école de médecine et défenseure des droits humains. Elle a quitté le Viêt-Nam en mars 2016 pour travailler pour VOICE, une organisation de la société civile vietnamienne qui mène campagne pour la défense des droits humains au Viêt-Nam depuis l’étranger.

Il est bien connu que les autorités vietnamiennes soumettent à des traitements abusifs les militant·e·s et les défenseur·e·s des droits humains, qui sont nombreux à aller étudier ou travailler à l’étranger, à leur retour dans le pays. La police les arrête et les interroge souvent sans leur permettre d’avoir accès à un avocat ou à leurs proches. Dans de tels cas, Amnesty a établi que des personnes ont subi des mauvais traitements en détention, notamment un harcèlement, des intimidations et des violences physiques au cours de leur interrogatoire.

En mai 2019, les recherches menées par Amnesty International ont permis d’établir que le nombre de prisonniers d’opinion au Viêt-Nam s’élève actuellement à 128, ces personnes étant maintenues en détention uniquement en raison de ce qu’elles ont dit ou des personnes qu’elles ont rencontrées. Ces recherches montrent aussi que les personnes incarcérées sont torturées et soumises à d’autres formes de mauvais traitements, régulièrement détenues au secret et à l’isolement, détenues dans des conditions sordides et privées de soins médicaux, d’eau potable et de sortie à l’air libre.