Turquie. Les poursuites grotesques à l’encontre d’étudiants ayant participé à la marche des fiertés doivent être abandonnées

À la veille du procès, mardi 12 novembre, de 18 étudiants et d’un universitaire pour leur participation à une marche des fiertés interdite par les autorités sur le campus de l’Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ) en mai dernier, Sara Hall, directrice adjointe en charge des campagnes pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré :

« Au printemps dernier, des étudiants participant pacifiquement à une célébration de l’amour et de la solidarité ont dû faire face à des tirs de gaz poivre, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène par la police. Aujourd’hui, ils sont traînés devant les tribunaux pour des chefs d’accusation dénués de tout fondement.

Au printemps dernier, des étudiants participant pacifiquement à une célébration de l’amour et de la solidarité ont dû faire face à des tirs de gaz poivre, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène par la police.

Sara Hall, directrice adjointe en charge des campagnes pour l’Europe à Amnesty International

« L’interdiction de la marche des fiertés n’était justifiée par aucun motif juridique. Ces étudiants courageux et les autres personnes qui l’ont bravée n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, qui a été bafoué. Toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées. »

L’interdiction de la marche des fiertés n’était justifiée par aucun motif juridique.

Sara Hall, Amnesty International

Complément d’information

Le 10 mai 2019, la marche des fiertés de l’ODTÜ a été violemment interrompue par des policiers qui ont utilisé du gaz poivre, des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène. Au moins 22 personnes ont été arrêtées illégalement sur le campus de l’université.

Dix-huit d’entre eux et un universitaire font l’objet de poursuites pénales sans fondement au titre de la Loi sur les réunions et les manifestations pour « refus de se disperser », infraction passible d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans. Un étudiant est en outre poursuivi pour « outrage », infraction pour laquelle il peut encourir trois mois à deux ans de prison, car il aurait fait des gestes visant un policier.