Salvador. L’acquittement d’Evelyn Hernández représente une victoire pour les droits humains

Réagissant à la décision rendue le 19 août au Salvador par un tribunal qui a acquitté Evelyn Hernández des charges d’homicide avec circonstances aggravantes, Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International, a déclaré :

« Il s’agit d’une victoire retentissante pour les droits des femmes au Salvador. Elle affirme qu’aucune femme ne peut être accusée à tort d’homicide uniquement pour avoir subi une urgence obstétricale.

Amnesty International demande à présent au Salvador de mettre un terme une fois pour toutes à la pratique honteuse et discriminatoire qui consiste à réprimer pénalement les femmes, en abrogeant les lois draconiennes du pays interdisant l’avortement. »

Complément d’information

Le 6 avril 2016, Evelyn Hernández, qui était alors âgée de 21 ans, a subi une urgence obstétricale chez elle, au Salvador, qui a conduit à une fausse couche. À l’hôpital, le personnel qui s’est occupé d’elle l’a dénoncée à la police. Elle a été arrêtée, jugée et condamnée à 30 ans d’emprisonnement pour homicide avec circonstances aggravantes. En 2018, une juridiction d’appel a annulé cette décision et ordonné un nouveau procès.

Il s’agit d’une victoire retentissante pour les droits des femmes au Salvador. Elle affirme qu’aucune femme ne peut être accusée à tort d’homicide uniquement pour avoir subi une urgence obstétricale.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

Le 19 août 2019, Evelyn a été déclarée innocente.

L’avortement est illégal en toutes circonstances au Salvador, et les femmes qui subissent une urgence obstétricale sont souvent déclarées coupables, à tort, au titre de cette législation. Selon les organisations partenaires d’Amnesty International dans le pays, 19 femmes au moins ayant subi une urgence obstétricale sont toujours emprisonnées ou font l’objet d’une procédure pénale.

En 2015, Amnesty International a publié un rapport attirant l’attention sur les effets de ces sanctions arbitraires sur les Salvadoriennes, et sur le fait que les femmes concernées sont le plus souvent issues de milieux défavorisés.