Cyclone Kenneth. La communauté internationale doit venir en aide au Mozambique au moment où il en a tant besoin

En réaction aux informations selon lesquelles le Mozambique est frappé par un autre phénomène météorologique extrême, le cyclone Kenneth, Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International, a déclaré :

Cela fait seulement cinq semaines que le cyclone Idai, l’une des pires catastrophes liées au climat en Afrique australe, a touché le Mozambique et le pays est loin de s’en être remis.

Kumi Naidoo, Amnesty International

« Cela fait seulement cinq semaines que le cyclone Idai, l’une des pires catastrophes liées au climat en Afrique australe, a touché le Mozambique et le pays est loin de s’en être remis. Aujourd’hui, ses habitants subissent le choc d’une nouvelle tempête qui vient bouleverser leur vie, et qui devrait générer des précipitations, des marées de tempête et des inondations encore plus dévastatrices.

« Si le cyclone Kenneth a été rétrogradé lorsque ses vents se sont affaiblis, il a déjà fait trois morts sur l’archipel des Comores. Le gouvernement a pris les mesures adéquates afin d’évacuer rapidement les habitants, environ 30 000 sur 700 000 personnes touchées ayant déjà été évacuées des zones à haut risque. Cependant, la vie et les droits humains des habitants resteront sans doute menacés au lendemain de cette catastrophe, avec un risque très accru d’inondations et de maladies.

Si le cyclone Kenneth fait de gros dégâts, le Mozambique ne sera pas capable d’organiser les opérations de secours et de reconstruction.

Kumi Naidoo, Amnesty International

« Ces deux tempêtes inédites qui ont touché le Mozambique avec une force ahurissante correspondent exactement à ce que les climatologues avaient prédit si nous continuions à réchauffer notre planète au-delà de ses limites. Les catastrophes naturelles de forte intensité vont se multiplier, soulignant la nécessité d’agir de toute urgence afin de réduire les émissions et d’investir dans des mesures d’adaptation qui protégeront la vie des gens.

« Cependant, nous sommes face à une injustice inéluctable et flagrante qu’il nous semble important de souligner : les habitants du Mozambique paient le prix d’un dérèglement climatique auquel ils n’ont pas ou guère contribué.

Tous les pays qui sont en mesure de le faire, et particulièrement ceux qui ont fortement contribué et contribuent aux émissions mondiales, ne sauraient se contenter d’adresser prières et pensées au Mozambique.

Kumi Naidoo, Amnesty International

« Si le cyclone Kenneth fait de gros dégâts, le Mozambique ne sera pas capable d’organiser les opérations de secours et de reconstruction. Il est difficile de croire que le fonds de relèvement après le passage du cyclone Idai soit à ce point sous-financé : au 9 avril, 88 millions de dollars américains seulement ont été reçus sur les 390 millions requis. Amnesty International demande à la communauté internationale de venir en aide au Mozambique si durement frappé.

« Tous les pays qui sont en mesure de le faire, et particulièrement ceux qui ont fortement contribué et contribuent aux émissions mondiales, ne sauraient se contenter d’adresser prières et pensées au Mozambique. Ils doivent fournir des recours à ceux dont les droits sont mis à mal par le dérèglement climatique, ce qui suppose notamment d’augmenter le financement dédié à l’adaptation climatique et aux opérations de secours post-catastrophe. »

Informations complémentaires

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, plus de 747 000 personnes vivent sur la trajectoire du cyclone, principalement dans la province de Cabo Delgado, dont environ 117 000 dans des zones avec des vitesses de vent très élevées au Mozambique.