Pakistan. Il faut enquêter sur le sort réservé aux militants politiques «disparus»

En réaction aux informations parues au Pakistan selon lesquelles trois militants politiques et une autre personne ont disparu au cours des derniers jours, Rabia Mehmood, chercheuse sur l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :

« Il est plus qu’inquiétant d’apprendre qu’au moins quatre militants politiques et une autre personne auraient disparu ces derniers jours. Les autorités pakistanaises doivent ouvrir une enquête indépendante sur-le-champ afin de déterminer ce qui leur est arrivé et où elles se trouvent. Si elles sont détenues par les autorités, elles doivent être libérées ou comparaître sans attendre devant un tribunal afin d’être inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi.

« Tandis que le gouvernement pakistanais modifie le Code pénal afin d’y inscrire les disparitions forcées en tant qu’infractions, il doit aussi prendre des mesures urgentes afin de faire face à cette violation flagrante des droits humains et de traduire tous les responsables présumés en justice dans le cadre de procès équitables.

« Dans certaines régions du pays, les victimes de disparitions forcées passent de longues périodes en détention, et leurs proches ne sont absolument pas informés du lieu où elles se trouvent ni du sort qui leur a été réservé. Il est temps que les autorités pakistanaises mettent fin à cette pratique cruelle. »

Complément d’information

L’une des quatre personnes qui avaient disparu au cours de la semaine passée a été libérée le 1er février.

Les disparitions forcées sont un fléau de longue date au Pakistan. Selon la Commission d’enquête du Pakistan sur les disparitions forcées, plus de 1 800 affaires demeurent non résolues, et on ignore ce qu’il est advenu des personnes concernées. Le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires affirme avoir reçu plus de 700 appels urgents concernant des disparitions forcées au Pakistan.

Parmi ces victimes figurent des militants politiques, des étudiants, des défenseurs des droits humains, des avocats, des journalistes, des membres de minorités religieuses et de diverses minorités ethniques.