Taïwan. Le mariage homosexuel rejeté par référendum : un «coup dur»

Ce résultat est un coup dur et un recul pour les droits humains à Taïwan. Toutefois, malgré ce revers, nous restons convaincus que l’amour et l’égalité finiront par l’emporter.

Annie Huang, directrice adjointe d’Amnesty International Taïwan

En réaction aux résultats des référendums à Taïwan, dans le cadre desquels les votants ont rejeté l’égalité des droits en termes de mariage pour les personnes de même sexe et l’éducation inclusive des droits des LGBTI dans les écoles, Annie Huang, directrice adjointe d’Amnesty International Taïwan, a déclaré :

« Ce résultat est un coup dur et un recul pour les droits humains à Taïwan. Toutefois, malgré ce revers, nous restons convaincus que l’amour et l’égalité finiront par l’emporter.

« Ces résultats ne doivent pas servir d’excuse pour saper encore les droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI). Le gouvernement taïwanais doit se mobiliser et prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’égalité et la dignité pour tous, indépendamment de la personne que l’on aime. »

Complément d’information

Le 24 novembre, une série de référendums a été organisée à Taïwan sur les droits des LGBTI. Cinq questions sur 10 avaient trait aux droits et à l’éducation.

Des groupes homophobes ont soumis au vote trois motions de référendum. Ces motions visaient à restreindre les droits à l’égalité au mariage pour les couples de même sexe au titre du Code pénal et à interdire l’éducation aux droits des LGBTI dans les écoles.

Les militants des droits des LGBTI ont présenté deux motions : la légalisation du mariage homosexuel dans le Code pénal et l’inclusion dans l’enseignement obligatoire de l’éducation à l’égalité de genre couvrant les droits des LGBTI.

Les résultats des référendums du 24 novembre indiquent que les trois motions hostiles aux droits des LGBTI ont été acceptées, avec jusqu’à 35 % des voix de l’ensemble des votants éligibles. Les deux motions pro-droits des LGBTI ont reçu moins de 18 % de votes favorables.

En mai 2017, la Cour constitutionnelle de Taïwan a déclaré que la loi en vigueur relative au mariage était discriminatoire envers les couples de même sexe. La Cour a donné deux ans aux législateurs pour modifier les lois existantes ou adopter une nouvelle loi visant à légaliser les unions entre personnes de même sexe. Si les référendums ne changent en rien la nécessité de prévoir une reconnaissance légale pour ce type d’unions, ils assombrissent sa future mise en œuvre.

En amont des référendums, Amnesty International a mobilisé ses membres et ses sympathisants dans plus de 20 pays pour transmettre des messages de soutien en faveur de l’amour et de l’égalité à Taïwan.