Cambodge. La reconnaissance du génocide amène une justice tardive, au goût amer

En réaction au verdict de culpabilité prononcé contre les cadres des Khmers rouges Khieu Samphan et Nuon Chea par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) le 16 novembre, Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est à Amnesty International, a déclaré :

« Nous espérons que le verdict prononcé aujourd’hui apportera dans une certaine mesure justice aux victimes, 40 ans après les atrocités de masse indescriptibles commises par les Khmers rouges au Cambodge.

« Si ce second procès des derniers leaders survivants des Khmers rouges débouche sur deux condamnations et 14 projets de réparation, c’est une justice au goût amer : le monde attend ce moment depuis bien trop longtemps. Des décennies après les crimes commis et 13 ans après leur création, les CETC auraient dû accomplir bien davantage. »

Complément d’information

Nuon Chea, 92 ans, était numéro deux du régime des Khmers rouges. Khieu Samphan, 87 ans, était le chef d’État du régime. Les Khmers rouges se sont emparés du pouvoir au Cambodge en 1975 et ont gouverné jusqu’en 1979.

Ces deux hommes ont été déclarés coupables de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre et purgent déjà des peines de réclusion à perpétuité, après avoir été reconnus coupables de crimes contre l’humanité lors d’un procès séparé devant les CETC en 2014.

Les CETC ont mené à bien une seule autre affaire. En 2010, Kaing Guek Eav, alias Douch, en charge des chambres de torture du centre de détention de Tuol Sleng, à Phnom Penh, a été condamné pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.