Après que l’État australien a annoncé qu’il allait libérer tous les enfants de son centre de détention de Nauru dans les deux mois, Charmain Mohammed, responsable du programme Droits des réfugié·e·s et des migrant·e·s à Amnesty International, a déclaré :
« En faisant cette annonce, l’État australien reconnaît enfin que sa politique cruelle de détention extraterritoriale est un échec. Il faudra longtemps pour réparer les dommages causés à ces enfants, dont certains sont nés en détention et ont passé leurs années de construction entourés de gardiens, de clôtures d’acier et de terribles souffrances.
« Il est encourageant que les personnalités politiques commencent enfin à écouter la population australienne, dont une grande partie est écœurée par la situation à Nauru. Cependant, de nombreuses questions demeurent quant à l’avenir de ces enfants et de leur famille. Il est impératif que leur départ de Nauru n’aboutisse pas à une nouvelle détention en Australie. Nous appelons l’État australien à s’engager à les intégrer pleinement dans la société, notamment en leur prodiguant les soins de santé mentale dont ils ont si cruellement besoin.
« Nous craignons également que cette annonce entraîne des séparations familiales si l’État australien ne prend pas de mesures pour libérer tous les adultes détenus à Nauru. La crise sanitaire dans les centres de détention extraterritoriaux de l’Australie empire jour après jour. Le suicide et l’automutilation sont répandus et de nombreux adultes ont atteint un point de rupture. Tant que l’Australie n’aura pas transféré tous les réfugié·e·s et demandeurs/demandeuses d’asile hors de Nauru et de l’île de Manus, ceux-ci seront en danger. »