Émirats arabes unis. La communauté internationale doit renforcer les pressions en faveur de la libération d’Ahmed Mansoor

En réaction à la résolution du Parlement européen condamnant le harcèlement, la persécution et la détention de l’éminent défenseur des droits humains Ahmed Mansoor, condamné à 10 ans de prison en mai 2018 aux Émirats arabes unis, Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« Le Parlement européen a adressé un message fort qui devrait inciter la communauté internationale à intensifier les pressions sur les autorités émiriennes pour qu’elles libèrent immédiatement et sans condition Ahmed Mansoor et tous les prisonniers d’opinion. Ahmed Mansoor a été durement persécuté pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, et son incarcération illégale témoigne de la situation déplorable des droits humains aux Émirats arabes unis.

Le Parlement européen a adressé un message fort qui devrait inciter la communauté internationale à intensifier les pressions sur les autorités émiriennes pour qu'elles libèrent immédiatement et sans condition Ahmed Mansoor et tous les prisonniers d'opinion.

Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International

« Nous sommes très inquiets face au refus des autorités émiriennes de rendre les détails de cette affaire publics. Ce n’est qu’aujourd’hui que nous apprenons qu’Ahmed Mansoor a fait appel de sa condamnation illégale pour ses publications sur les réseaux sociaux, et qu’il serait détenu à la prison d’al Sadr à Abou Dhabi. Les autorités doivent garantir la transparence au sujet de son appel et du lieu où il est détenu.

Dans l'attente de la libération d'Ahmed Mansoor, elles doivent prendre les mesures nécessaires pour qu’il ne soit ni torturé, ni soumis à d’autres formes de mauvais traitements, et à lui permettre d’être régulièrement en contact avec ses proches et l’avocat de son choix, ainsi que de bénéficier de tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin.

Lynn Maalouf

« Dans l’attente de la libération d’Ahmed Mansoor, elles doivent prendre les mesures nécessaires pour qu’il ne soit ni torturé, ni soumis à d’autres formes de mauvais traitements, et à lui permettre d’être régulièrement en contact avec ses proches et l’avocat de son choix, ainsi que de bénéficier de tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin. »

Complément d’information

Ahmed Mansoor est détenu depuis le 20 mars 2017 et, la plupart du temps, enfermé à l’isolement. Son lieu de détention n’a pas été confirmé officiellement. Sa famille a pu lui rendre visite à au moins deux reprises dans les locaux du ministère public, à Abou Dhabi.

Le 29 mai 2018, Ahmed Mansoor a été condamné à 10 ans de prison pour « publication de fausses informations, de rumeurs et de mensonges sur les Émirats arabes unis », susceptibles de « porter atteinte à l’harmonie sociale et à l’unité nationale ». Si l’on sait qu’il a fait appel de sa condamnation, aucune information n’est disponible quant à la date de l’audience devant la Cour suprême fédérale.

Les autorités des Émirats arabes unis avaient précédemment déclaré qu’il était détenu à la prison centrale d’Abou Dhabi (prison d’al Wathba), mais il serait désormais incarcéré à la prison d’al Sadr à Abou Dhabi, à 68 kilomètres d’al Wathba, selon la résolution de l’UE.

Ce n’est pas la première fois qu’Ahmed Mansoor est condamné pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Il a été arrêté en avril 2011, et en novembre, la Chambre de sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale l’avait condamné à trois ans de prison pour avoir « insulté les dirigeants émiriens dans des discours et des conférences publiques », « fourni de fausses informations et nouvelles sur les Émirats arabes unis susceptibles de nuire à la politique de l’État » et « contacté des organisations internationales de défense des droits et des organisations politiques travaillant à l’étranger ». Il a par la suite été gracié et remis en liberté.