Singapour. Les autorités doivent empêcher les exécutions par pendaison imminentes et mettre fin à la vague d’exécutions

Les autorités singapouriennes doivent empêcher l’exécution imminente de Prabu N Pathmanathan, un Malaisien de 31 ans, et d’un autre homme dont le nom n’a pas été révélé, a déclaré Amnesty International le 24 octobre. Les deux prisonniers ont été condamnés à la peine de mort dans deux affaires distinctes pour des infractions liées aux stupéfiants.

Les proches de Prabu Pathmanathan ont été informés la semaine dernière du fait que son exécution a été fixée au 26 octobre. Il a été condamné automatiquement à la peine de mort pour avoir été trouvé en possession de diamorphine. Selon les informations reçues, un autre homme doit être exécuté ce vendredi, également pour des infractions liées aux stupéfiants.

Les informations concernant ces deux exécutions prévues pour vendredi ont été reçues à la suite d’autres informations signalant qu’un autre homme a été exécuté le 24 octobre, et trois autres encore le 5 octobre, également pour des infractions liées aux stupéfiants.

Ce châtiment cruel et irréversible n’a sa place dans aucune société, comme l’ont reconnu plus des deux tiers des pays du monde.

Rachel Chhoa-Howard, chargée de recherches sur Singapour à Amnesty International

Le recours à la peine de mort et l’application de cette peine pour des infractions à la législation sur les stupéfiants bafouent le droit international et les normes internationales.

« Les autorités singapouriennes doivent immédiatement faire le nécessaire pour empêcher la mise à mort de ces hommes, et mettre fin à cette impitoyable vague d’exécutions, a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chargée de recherches sur Singapour à Amnesty International.

« Il est grand temps que Singapour rétablisse un moratoire sur la peine de mort et suive l’exemple du gouvernement malaisien, qui a suspendu toutes les exécutions et annoncé son intention d’abolir le recours à ce châtiment cruel pour tous les crimes.

« Le fait que la famille de Prabu Pathmanathan, en Malaisie, ait été informée de son exécution imminente alors même que leur gouvernement vient de décider de mettre un terme à cette ignoble pratique rend cette affaire encore plus désolante, a-t-elle ajouté. Ce châtiment cruel et irréversible n’a sa place dans aucune société, comme l’ont reconnu plus des deux tiers des pays du monde. »

À la connaissance d’Amnesty International, six exécutions ont eu lieu à Singapour cette année, toutes pour des infractions liées aux stupéfiants. Les autorités singapouriennes ont procédé à huit exécutions en 2017, toujours pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, mais elles n’ont pas systématiquement rendu publiques les informations relatives à ces exécutions.

Complément d’information

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances et sans aucune exception, indépendamment de la nature et des circonstances de l’infraction commise, de la situation du condamné, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. La peine capitale bafoue le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, le plus inhumain et le plus dégradant qui soit.

À l’heure actuelle, 106 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et 142 sont abolitionnistes en droit ou en pratique. En 2017, la peine de mort a été prononcée ou appliquée pour des infractions liées aux stupéfiants dans 15 pays, mais Amnesty International n’a enregistré de cas d’exécution de personnes condamnées pour de telles infractions que dans quatre pays : la Chine (où les chiffres relatifs à ce châtiment sont classés secret d’État), l’Iran, l’Arabie saoudite et Singapour.