En réaction à l’appel urgent lancé par Médecins Sans Frontières (MSF) le 11 octobre 2018 en faveur de l’évacuation immédiate de tous les réfugiés et demandeurs d’asile de Nauru, Roshika Deo, chercheuse sur le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
« Le monde a appris aujourd’hui en direct, de la bouche d’experts médicaux, à quel point la situation est critique pour les réfugiés et les personnes vulnérables à Nauru. Les gouvernements d’Australie et de Nauru ont été avertis à maintes reprises de la crise sanitaire croissante découlant du système de détention extraterritorial cruel et défaillant – ils ne peuvent plus prétendre le contraire.
Le monde a appris aujourd'hui en direct, de la bouche d'experts médicaux, à quel point la situation est critique.
Roshika Deo, chercheuse sur le Pacifique à Amnesty International
« La décision du gouvernement de Nauru de mettre fin au programme sanitaire de MSF, dans un délai de 24 heures seulement, est à la fois cruelle et honteuse. Selon les médecins de MSF, elle est irresponsable d’un point de vue médical. Le gouvernement australien doit agir sans attendre, avant que d’autres vies ne soient perdues en raison de cette politique insensible. Et le temps presse, car ces populations sont désormais privées d’une aide vitale. »
Complément d’information
Organisation humanitaire indépendante, Médecins Sans Frontières intervenait à Nauru pour fournir des services de santé mentale essentiels et indépendants aux Nauruans, réfugiés et demandeurs d’asile, sans discrimination, depuis 11 mois, dans le cadre d’un accord conclu avec le gouvernement de Nauru. Celui-ci a mis brusquement fin à cet accord le 6 octobre et a demandé à MSF de cesser de fournir des services de santé, sans aucune explication.
Il n’y a pas d’autres services de santé mentale indépendants sur l’île et MSF a affirmé qu’au moins 78 de ses patients ont envisagé ou tenté de se suicider ou de s’automutiler.