Hongrie. 100 000 signatures en faveur de la libération d’un Syrien reconnu coupable de «terrorisme» pour avoir lancé des pierres

  • Décision de la cour d’appel le 20 septembre : des porte-parole sont disponibles
  • Remise d’une pétition et projection d’une animation pour marquer sa troisième année de détention

À la veille de la décision de la cour d’appel le 20 septembre dans l’affaire contre Ahmed H., un Syrien condamné à sept ans de prison à la suite d’affrontements avec des garde-frontières hongrois en 2015, Amnesty International a remis au ministère de la Justice une pétition réclamant sa libération, signée par plus de 100 000 personnes.

Le procès d'Ahmed H. illustre parfaitement la ” démocratie non libérale ” en Hongrie et dévoile que les migrants et les réfugiés sont calomniés.

Eda Seyhan, chargée de campagne sur la lutte contre le terrorisme à Amnesty International

À l’occasion du troisième anniversaire de la détention d’Ahmed pour des accusations de « complicité d’acte terroriste », une animation de 15 mètres de hauteur a été projetée sur un côté du ministère dans le centre historique de Budapest.

« Le procès d’Ahmed H. illustre parfaitement la ” démocratie non libérale ” en Hongrie et dévoile que les migrants et les réfugiés sont calomniés, les lois antiterroristes sont utilisées de manière abusive et les autorités piétinent les droits humains, a déclaré Eda Seyhan, chargée de campagne sur la lutte contre le terrorisme à Amnesty International.

« Quelques jours seulement après que le Parlement européen a voté en faveur de mesures contre le gouvernement de Viktor Orbán pour ses violations flagrantes des droits humains, cette affaire offre à la Hongrie la possibilité de démontrer sa volonté de changer de cap. »

Ahmed a été arrêté et emprisonné à la suite d’affrontements à la frontière serbo-hongroise en septembre 2015, où il a reconnu avoir lancé quelques pierres. Il avait quitté son foyer à Chypre où il était résident de l’UE pour aller aider ses parents âgés et d’autres membres de sa famille à fuir la Syrie et à trouver refuge en Europe.

Cette affaire offre à la Hongrie la possibilité de démontrer sa volonté de changer de cap.

Eda Seyhan, Amnesty International

Le 30 novembre 2016, Ahmed a été reconnu coupable d’avoir commis « un acte terroriste » par un tribunal hongrois, au titre de la loi antiterroriste, texte très général et vague. Il a alors déposé un recours, un nouveau procès a été ordonné et il a une nouvelle fois été déclaré coupable, malgré l’absence criante de preuves venant étayer l’accusation de terrorisme. Au niveau international, son affaire est désormais reconnue comme l’illustration des lois antiterroristes draconiennes en Hongrie et de la répression visant les migrants et les réfugiés.

Le 12 septembre, le Parlement européen a voté en faveur d’une action de l’UE contre les politiques de plus en plus répressives de la Hongrie, qui érodent les droits fondamentaux, les libertés et l’état de droit.

L’épouse d’Ahmed H., Nadia, a déclaré qu’elle espérait que les autorités hongroises tiendraient compte de l’appel en faveur de sa libération.

Ahmed est ma vie, ma joie, mon mari, mon meilleur ami. Je souhaite que mes enfants et leur père soient de nouveau ensemble. Je veux retrouver mon époux. Je veux que ma famille soit réunie.

Nadia, la femme d'Ahmed H.

« Ahmed a été calomnié et déshumanisé, mais il est resté fort. La seule conclusion juste à cette affaire serait qu’Ahmed remporte cet appel et soit libéré immédiatement et sans condition, a déclaré Nadia.

« Ahmed est ma vie, ma joie, mon mari, mon meilleur ami. Je souhaite que mes enfants et leur père soient de nouveau ensemble. Je veux retrouver mon époux. Je veux que ma famille soit réunie. »