Ouganda. Les députés de l’opposition ne doivent pas être jugés par un tribunal militaire

Les deux députés de l’opposition qui ont été arrêtés et détenus en Ouganda doivent être rapidement inculpés et jugés par des tribunaux civils ordinaires, s’il existe des preuves suffisantes d’une infraction pénale prévue par la loi, ou alors être remis en liberté, a déclaré Amnesty International jeudi 16 août 2018.

S'il existe des preuves suffisantes que Robert Kyagulanyi et Francis Zaake ont commis une infraction prévue par la loi, ils doivent être rapidement inculpés et jugés par un tribunal civil ordinaire, dans le cadre d'un procès équitable qui respecte les normes internationales.

Joan Nyanyuki, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et les Grands lacs

Le musicien et dirigeant de l’opposition Robert Kyagulanyi, également connu sous le nom de Bobi Wine, et Francis Zaake ont été arrêtés le 14 août. Robert Kyagulanyi a aujourd’hui été accusé de possession illégale d’armes à feu et de munitions par un tribunal militaire de Gulu et placé en détention par l’armée jusqu’au 23 août. En revanche, on ignore toujours où se trouve Francis Zaake.

« S’il existe des preuves suffisantes que Robert Kyagulanyi et Francis Zaake ont commis une infraction prévue par la loi, ils doivent être rapidement inculpés et jugés par un tribunal civil ordinaire, dans le cadre d’un procès équitable qui respecte les normes internationales », a déclaré Joan Nyanyuki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.

Les autorités ougandaises ne doivent pas essayer d'intimider l'opposition en traînant ces députés devant la justice militaire, qui n'est pas compétente pour juger les civils.

Joan Nyanyuki, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et les Grands lacs

« Les autorités ougandaises ne doivent pas essayer d’intimider l’opposition en traînant ces députés devant la justice militaire, qui n’est pas compétente pour juger les civils. »

Amnesty International s’est entretenue avec Asuman Basalirwa, l’avocat de Robert Kyagulanyi, qui a confirmé avoir vu son client. Il a affirmé que le député avait été violemment battu et qu’il présentait de graves blessures à la tête et sur le corps.

« Cela fait maintenant plus de 48 heures que ces deux députés ont été arrêtés, mais on ignore toujours le sort de Francis Zaake. Cela suggère fortement que les autorités cachent quelque chose et ne respectent pas les règles. Les allégations de torture et d’autres mauvais traitements sont extrêmement préoccupantes et doivent rapidement faire l’objet d’une enquête approfondie, impartiale et indépendante », a déclaré Joan Nyanyuki.